Vous n’avez pas de voiture mais vous avez trouvé un job ? Depuis janvier, la Région vous prête un véhicule pendant votre période d’essai. Les bénéficiaires plébiscitent
Le dispositif a été lancé en janvier dernier. Il a fait sourire quelques opposants, blasés par ce qu’ils aiment à considérer comme des « gadgets » ou des « coups de com » de Xavier Bertrand. Après Proch’Emploi, après l’aide au transport de 20€ par mois, le patron du conseil régional des Hauts-de-France inaugurait « en route pour l’emploi ». 40 véhicules utilisés jusqu’ici par les agents territoriaux étaient recyclés en direction des habitants.
Pour 2€ par jour ouvré, un demandeur d’emploi reprenant une activité professionnelle se voit prêter une voiture, le temps de sa période d’essai. Fin novembre, les élus comptabilisaient un total de 52 bénéficiaires. Une paille, certes. Mais un coup de pouce particulièrement apprécié par ceux qui ont eu l’idée de le réclamer et la chance d’y être éligible. Un moyen comme un autre de « lever un frein à l’emploi »
Dans l’Aisne, le dispositif peine à décoller. Et pourtant, les besoins, ici comme ailleurs, sont légion. En mars dernier, Christine Delacourt, une habitante de Tergnier, a appris son existence « par un ami qui travaille dans la formation ». Elle était alors en pleine reconversion. Assistante commerciale pendant vingt-cinq ans, elle a subi les aléas de la vie, privée comme professionnelle. « J’ai aimé mon travail de commercial, mais la course aux chiffres, j’en ai eu marre, je voulais me rapprocher de l’humain. Et puis la vie a fait que j’ai dû changer de métier », raconte-t-elle sans amertume.
Cette Ternoise de 47 ans a suivi une formation pour devenir assistante de vie. Mais au moment de se présenter devant ses employeurs potentiels, un mur se dressait devant elle. « Je n’avais plus de voiture. Et sans CDI, pas de voiture, sans voiture pas de CDI… Quand j’ai appris l’existence de ces prêts de voiture, j’ai bousculé tout le monde. J’ai écrit à Xavier Bertrand. Ce boulot, je le voulais vraiment ! En cinq jours de temps, c’était réglé ».
Il a fallu aller chercher la voiture à Amiens. « Mais quand je l’ai rendu, on est venu me la reprendre à Saint-Quentin, apprécie Christine. Ce truc a été une grande bouffée d’oxygène pour moi, ça a changé ma vie ». On lui avait prêté un Citroën C3, elle a pu contracter un micro-crédit et s’offrir une C2 d’occasion.
Toyota s’y est mis aussi
C’est peut-être la même C3 qu’Alik conduit actuellement. Responsable de la sécurité incendie d’une grande enseigne rémoise, il n’a pas souhaité communiquer son nom. Lorsqu’à la mi-novembre, après deux ans de chômage, ce Laonnois de 42 ans, père de deux enfants, était sur le point de décrocher ce job, « en route pour l’emploi » fut le dernier verrou à sauter. « C’est ma conseillère Pôle emploi qui m’en a parlé, c’est la meilleure conseillère du monde et j’ai eu la chance de tomber dessus », se réjouit-il.
Obligé de revendre son véhicule, puis d’en louer un ponctuellement quand c’était nécessaire, il atteste lui aussi de la rapidité du système régional. « Tout est allé très vite et si je n’avais pas eu ça, je ne sais pas où je serais aujourd’hui », respire Alik. Certes, la C3 qu’il a récupérée n’a rien d’une berline confortable. « C’est correct pour une voiture de service avec 140000 ou 150000 kilomètres au compteur », apprécie-t-il.
Lui aussi a calculé qu’en janvier, au moment de rendre les clés de la voiture, il pourra acheter une voiture à crédit. « Chapeau pour la Région, pour Xavier BertranMalgré quelques couacs, « en route pour l’emploi » trouve doucement son public. Si bien que le conseil régional, dont la majorité de droite n’oublie pas ses fondamentaux, est parvenu à « privatiser » le dispositif. Il a signé il y a quelques jours un partenariat avec l’usine Toyota de Valenciennes. La firme japonaise a ajouté dix véhicules, des Yaris assemblées dans le Nord, au parc régional consacré. Cinquante véhicules sillonnent désormais les Hauts-de-France, direction l’emploi.d et son équipe », distribue Alik, remis sur le chemin du travail.
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