Bonjour Informations sur la ville, vidéos, sport à Soissons ... C'est ici pour vous !!! SUIVEZ MOI !!!!!!!!!!!!
vendredi 13 octobre 2017
la grande bouffe 28 octobre 2017 > 11 mars 2018
28 octobre 2017 > 11 mars 2018
Musée de Soissons
Abbaye Saint-Léger 2, rue de la Congrégation 02200 Soissons
À l’occasion de la grande manifestation régionale « Heures italiennes, un voyage dans l’art italien des Primitifs au Rococo », le musée de Soissons propose un événement inédit consacré à l’un des aspects les moins connus de l’art transalpin : la peinture bouffonne ou peinture ridicule. Le registre comique n’est pas spontanément associé à l’Italie, a fortiori à l’Italie de la Renaissance. Pourtant, l’Italie a pris une part tout aussi déterminante que les Flandres à la même époque dans le développement d’une peinture facétieuse mettant en scène gueux, vilains et paysans dans des situations cocasses.
Le musée de Soissons conserve dans son fonds ancien une Scène bachique de nature parodique exécutée dans l’entourage de Niccolò Frangipane, peintre vénitien de la fin du XVIe siècle et meilleur représentant de cette tradition comique en peinture. Restaurée, la toile est confrontée à d’autres pitture ridicole, dont le genre est théorisé en 1582 par le cardinal Gabriele Paleotti dans son Discorso intorno alle immagini sacre e profane. L’exposition invite à interroger les héritages visuels et singularités iconographiques de ces œuvres tout autant que leur place dans un environnement culturel (histoire du goût, collectionnisme, connexions avec la culture littéraire et théâtrale).
Si le comique dans l’art de la Renaissance italienne a suscité ces dernières années l’attention renouvelée des historiens de l’art, le thème a trouvé peu d’échos dans le cadre d’expositions destinées au grand public. Depuis l’exposition présentée à Lugano en 1998, aucune manifestation publique ne s’y est intéressée. Celle-ci abordait le genre comique de manière large, questionnant les diverses formes qu’il a pu prendre dans les arts du Cinquecento. Le propos soissonnais envisage plus modestement les peintures ridicules sous l’angle de la nourriture et du repas. La présence ostensible d’aliments dans la peinture de genre est fréquemment associée aux bas instincts de l’homme, aux plaisirs charnels ou aux divertissements populaires. Qu’il évoque les mécanismes du corps – ingestion et digestion – ou la notion de jouissance, l’aliment est souvent entaché de vulgarité, d’impudeur ou de frivolité. Il est donc naturel, puisque les ressorts du comique figuratif reposent en partie sur la mise en avant de personnages ou d’actes triviaux, que les peintres lui accordent une place de choix au sein d’une peinture destinée à faire rire.
Les rares peintures comiques parvenues jusqu’à nous ne rendent compte que très partiellement du succès de ce phénomène tout au long du XVIe siècle – un succès dont témoignent la lecture des inventaires et le nombre incalculable de copies et d’adaptations produites à partir de prototypes créés par Frangipane, Vincenzo Campi ou Bartolomeo Passerotti. Le corpus de neuf tableaux qui a pu être rassemblé à l’occasion de cette exposition, numériquement restreint, est important compte tenu de l’extrême rareté des œuvres conservées dans le registre choisi. A l’exception des Quatre personnages riant avec un chat du musée des BeauxArts d’Angers, plus précoce, et des deux toiles du Mans, légèrement plus tardives, toutes ont été créées autour de la décennie 1580 en Italie du Nord et leurs auteurs, identifiés ou non, appartiennent à une sphère culturelle commune marquée par la prégnance de la culture vénitienne, l’appropriation des modèles flamands, l’héritage de Léonard de Vinci et les facéties burlesques du poète Teofilo Folengo. L’exposition offre un panorama représentatif permettant d’appréhender la richesse sémantique d’un sujet qui cristallise des questionnements aussi multiples que complexes. Une savoureuse occasion de clore cette « saison italienne » en Picardie !
Ce déploiement pictural s’enrichit d’une série de reproductions d’estampes rares issues du Recueil des pièces facétieuses et bouffonnes conservé à la BnF – la gravure a joué pour beaucoup dans la diffusion de l’imagerie comique. Un ensemble de photographies et de documents d’archives prêtés par la Cinémathèque française illustrent les phénomènes de résurgence de l’univers pictural burlesque à l’œuvre dans le cinéma italien, offrant ainsi une invitation à la « grande bouffe », plus réjouissante que celle envisagée par Marco Ferreri dans son long métrage d’anthologie.
Commissariat de l’exposition Sophie Laroche, conservateur du patrimoine, directrice du musée de Soissons Christophe Brouard, historien de l’art
Conception graphique Philippe Ducat, lienart éditions
Catalogue de l’exposition La grande bouffe. Peintures comiques dans l’Italie de la Renaissance Sous la direction de Sophie Laroche et Christophe Brouard. Editions Liénart, 2017, 88 p., 15 € TTC
Auteurs : Valérie Boudier, Maître de conférences, Université Lille 3 Christophe Brouard, Docteur en histoire de l’art Corentin Dury, Conservateur du patrimoine, Musée national de PortRoyal des Champs Mélissa Gignac, Maître de conférences, Université Lille 3 Michel Hochmann, Directeur d’études à l’École pratique des Hautes Études Sophie Laroche, Conservateur du patrimoine, musée de Soissons
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire