Publication de Monsieur Alain Crémont maire de Soissons et de Carole Deville-Cristante adjointe au maire et conseillère régionale
Dimanche 30 avril 2017 – 11h – Église Saint-Pierre
Mesdames et Messieurs les élus,
Mesdames et Messieurs les représentants des associations de déportés, de résistants et d’anciens combattants,
Mesdames et Messieurs les filles et fils de déportés,
Mesdames, Messieurs,
Merci de votre présence à cette cérémonie. Il est important, alors que les témoignages directs se font de plus en plus rares avec le temps, que nous fassions vivre la mémoire des victimes et des héros de la Déportation.
Nous sommes ici dans une ville qui n’oublie pas cette sombre période de l’histoire européenne. Une ville qui porte les stigmates de la guerre dans ses murs et ses rues.
Mais Soissons n’oublie pas non plus qu’il y eût pire que le béton et les bombes. Elle n’oublie pas que l’horreur et la folie humaine ont pris la forme d’un génocide industriel, où les lâchetés et le zèle furent complices de l’abomination.
Soissons se souvient des rafles. Des enfants et des parents arrêtés, puis envoyés à la mort. Ils rejoignaient toutes celles et ceux, qui, dans toute l’Europe, furent victime de cette barbarie nazie : Juifs, Tsiganes, homosexuels, résistants, républicains. Ils furent des dizaines de familles, de femmes, d’hommes, d’enfants. Ils furent peu à revenir.
Pour que les Soissonnais se rappellent que cette histoire est aussi leur histoire, la Ville a installé le tableau derrière moi mentionnant les noms des familles juives soissonnaises victimes de la rafle du 17 juillet 1942. Nous menons un travail pour compléter ce tableau avec les noms des familles juives déportées après cette triste date.
Un chemin de mémoire sur l’ancienne ligne de chemin de fer appelée ligne “Rochy-Condé” voit également le jour. Cette ancienne plate-forme ferroviaire traverse notre ville du quartier de Maupas jusqu’à Belleu. C’est sur cet axe que des convois de déportés, venant de Royal-Lieu, se dirigeaient vers l’Allemagne. Un premier tronçon a été inauguré l’année dernière.
Dans le hall d’accueil de l’Hôtel de Ville, nous rendons également hommage à ces femmes et ces hommes de toutes conditions, de toutes convictions et de toutes religions, reconnus « Justes parmi les Nations », pour avoir sauvé d’une fin tragique des familles que les Nazis considéraient comme ne répondant pas à la « norme » imposée.
Les plus jeunes générations pourraient penser que ces atrocités ont été commises il y a plusieurs siècles. Elles l’ont été il y a un peu plus de 70 ans. C’était hier. Ne laissons pas sombrer dans l’oubli ces souvenirs, aussi douloureux soient-ils. Soyons vigilants. Ne banalisons pas l’indicible.
Ce qui s’est passé durant ces années de guerre doit éclairer la situation que nous vivons aujourd’hui. C’est toujours dans les moments de crise que resurgissent les discours haineux. Et s’il est bien un message à marteler en cette Journée nationale de souvenir et en ce lieu, c’est celui de ne jamais céder à la tentation de l’extrémisme.
Autant nous pouvons comprendre l’angoisse des Français devant la montée de la violence et de l’insécurité, autant nous pouvons comprendre leur inquiétude devant les transformations d’une économie qui leur échappe, autant nous pouvons comprendre le désarroi et la colère devant trop d’inaction et d’impuissance, autant nous devons nous opposer avec détermination à ceux qui ne partagent pas l’exigence républicaine et les valeurs de la démocratie.
Depuis tous temps, la France défend haut et fort l’honneur de la démocratie. Tous, nous sommes réunis dans l’appartenance à la Nation française par le refus de l’extrémisme, des discriminations, du racisme, de l’antisémitisme et de la xénophobie.
Tous, réaffirmons l’attachement que nous portons à nos institutions démocratiques, aux libertés publiques, à notre engagement européen, à la vocation universelle de la France.
Tous, faisons vivre la République, une République enracinée dans nos cœurs, une République attentive à tous et tolérante, qui réponde aux attentes et aux besoins de chacun de nos compatriotes.
J’en terminerais en remerciant chaleureusement tous ceux qui ont rendu possible cette cérémonie, à commencer par les services municipaux.
Merci à nos porte-drapeaux, toujours fidèles.
Merci aux associations de déportés, de résistants et d’anciens combattants pour le travail qu’elles s’efforcent de perpétuer.
Merci aux filles et fils de déportés qui incarnent mieux que tout la portée de cette cérémonie.
Merci à la chorale « la Musarelle » de nous accompagner pour le chant des Marais.
Merci enfin et surtout aux enfants du Conseil Communal des Jeunes. Au-delà des lectures qu’ils nous ont offertes, leur place dans cette cérémonie est l’espoir que la flamme du souvenir continue de brûler dans la jeunesse de France.
Vive la Paix ! Vive la République ! Et Vive la France !#plusjamais #NonALextremisme
Avec Alain Crémont , maire de Soissons , Olivier Engrand , conseiller régional , Frédéric Vanier et Pascal Tordeux conseillers départementaux , François Hanse , Dominique Bonnaud , Edith Errasti , Yana Boureux
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