dimanche 25 décembre 2016

Un chef-d’œuvre de Rubens dans la Cathédrale de Soissons

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Les amateurs d’art ou d’histoire connaissent le tableau du peintre Rubens qui se trouve au sein de l’édifice soissonnais. Une œuvre inestimable qui a de quoi faire la fierté localement.
Nº1 : Le tableau a été peint à Soissons
Faux. C’était une légende véhiculée par des historiens soissonnais au XIXe siècle. Le tableau de Rubens de la Cathédrale, L’adoration des Bergers, aurait été peint à Soissons en 1625, lors d’un arrêt forcé du peintre flamand dans la cité du Vase. Soigné par les religieux des Cordeliers, il les aurait remerciés avec cette toile.

Les historiens de l’art ont une autre version : l’œuvre aurait été réalisée vers 1618-1620, probablement dans son atelier d’Anvers, puis vendu à l’évêque de l’époque Simon Legras, qui siégea à Soissons de 1624 à 1656. Les armoiries de la ville et de ce dernier, remises au jour lors de la dernière restauration de l’œuvre en 1992, en attestent.

Nº2 : on connaît peu son histoire

Vrai. On ne connaît pas tout du tableau peint il y a près de 400 ans par l’artiste des Flandres. Les circonstances de l’arrivée de la création et de l’arrivée en France du tableau sont floues. Tout comme son existence jusqu’à la Révolution.
Un travail de recherches approfondi a toutefois été publié par le conservateur du Louvre Jacques Foucart, et d’autres auteurs (Histoire d’un tableau de Rubens (1577-1640) L’Adoration des Bergers de la cathédrale de Soissons, publié en 1993 et édité par la DRAC de Picardie). Parmi les anecdotes de son histoire, on sait que le tableau a quitté la cathédrale de Soissons durant les deux guerres mondiales, pour éviter la destruction, avant d’y revenir à chaque fois quelques années après.

Nº3 : cette toile peut être volée

Faux L’œuvre accrochée dans la cathédrale de Soissons est exceptionnelle et pourrait susciter des convoitises. Néanmoins, deux contraintes de taille s’y opposent. Premièrement, la logistique nécessaire pour emporter cette pièce de plus de 3 m de haut et 2,3 m de large assez importante, dont le poids, avec le cadre, est relativement lourd. Il faut également monter à plusieurs mètres de hauteur pour le décrocher… Deuxièmement, ce butin pourrait être assez difficile à écouler, étant donné la notoriété du tableau dans le milieu de l’art. L’œuvre a en effet été répertoriée et ses moindres détails étudiés. Elle pourrait être du coup très facilement identifiable sur le marché parallèle.

Nº4 : Sa valeur est inestimable

Vrai « Ce genre de tableau, on ne connaît son prix que lorsqu’il est en vente… » Pour le directeur de la conservation des musées de l’Aisne Denis Defente, difficile de donner une estimation au tableau. Classé monument historique depuis 1901, il est propriété de l’État et à ce titre, ne devrait jamais être mis en vente. Cependant, des acheteurs s’étaient manifestés à la Révolution (en 1791) pour l’acquérir. Le prix : entre 12 et 20 000 livres de l’époque. Cela correspondrait (mais les estimations sont peu fiables) à des centaines de milliers d’euros…
D’autre part, il faut signaler que le cadre est aussi remarquable. Cette pièce en chêne, finement sculptée, dorée à la feuille d’or et brunie à la pierre d’agate daterait de 1700-1750.

http://www.lunion.fr/8111/article/2016-12-25/un-chef-d-oeuvre-de-rubens-dans-la-cathedrale-de-soissons

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