Il veut taxer les Parisiens qui viennent dans son village du Soissonnais

Montgru-Saint-Hilaire Le maire de cette petite commune trouve la nouvelle vignette parisienne absurde. Il contre-attaque.
Contre une nouvelle taxe qu’il juge absurde, Philippe Lévêque lutte par l’absurde. Le maire de Montgru-Saint-Hilaire, grand village de 35 habitants, situé entre Soissons et Château-Thierry, ne décolère pas de voir une nouvelle vignette se mettre en vigueur à Paris le 15 janvier prochain. Il fulmine contre Anne Hidalgo.
Alors c’est presque décidé : « Je vais mettre une taxe à Montgru pour les Parisiens ! On fait payer les habitants de Montgru quand ils vont à Paris. Il est donc logique que les Parisiens paient quand ils passent par Montgru . » Une délibération est en préparation pour le prochain conseil municipal.
L’idée a surgi dans la tête du maire de ce village alors qu’il était en voiture ce lundi et qu’il ruminait contre cette vignette qu’il vient d’acheter.
« C’est facile de mettre en place une vignette quand on est maire, qu’on a une voiture avec chauffeur et qu’on prend toutes les voies de droite ! »
Philippe Lévêque, maire de Montgru-Saint-Hilaire
Philippe Lévèque, qui se rend régulièrement dans la capitale respecte les règles du jeu. Il a déjà payé pour l’année 2017 : 4,17 euros en tout avec les frais d’acheminement. « Je vais la recevoir bientôt je pense . Je préfère m’y prendre à l’avance. » Cette vignette devra être accolée aux pare-brises à partir du 15 janvier.
Tous les véhicules à moteur, à deux ou quatre roues, qui circuleront dans la capitale, devront l’afficher. Il en existe six, de couleurs différentes déterminées par l’année de mise en circulation et la motorisation de leur véhicule.

« C’est au second degré. Pour le principe »

Une hérésie pour le maire de province qui critique son homologue parisienne : « C’est facile de mettre en place une vignette quand on est maire, qu’on a une voiture de fonction avec chauffeur et qu’on prend toutes les voies de droite ! »
C’est un peu la loi du talion qui va donc s’appliquer mais « au second degré. Cinq euros, ça va pas aller plus loin. C’est pour le principe. Je pourrai solliciter les gendarmes, pourquoi pas ? »
Dans ce village en bordure de route départementale 1, ce n’est pas le flux de véhicules, et plus encore de Parisiens, qui va remplir les caisses municipales : « Au plus, ça ferait 30 euros de revenus par an pour la commune ». De toute façon, « on a déjà un droit de passage pour rentrer dans la commune… Pour venir à Montgru, il faut être sympa ! ».
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