dimanche 20 novembre 2016

The Voice les fait déchanter

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Dans ses chansons Mattéo Bayard essaie de créer un univers qui lui est propre.
Il regrette que la personnalité des candidats ne soit pas prise en compte.

Qualifié après le casting soissonnais de The Voice, Mattéo Bayard se dit « déçu ». Il n’est pas le seul
Mattéo Bayard n’est pas le seul à dépeindre négativement l’envers du décor de l’émission de télé-crochet The Voice. Mais il est le dernier à le faire. Le 3 octobre, le jeune homme qui a grandi à Soissons mais qui vit aujourd’hui à Lille, avait séduit les oreilles du casteur lors de l’audition au Mail. Tout comme Kathleen Fetilleux, une femme résidant à Corbeny, ce chanteur à l’univers jazz-soul pensait avoir fait le plus dur en acceptant de passer ce casting sur les conseils de son entourage. « Ensuite, tout s’est enchaîné en un mois, indique le garçon de 21 ans. Après Soissons, on m’a invité à participer à deux autres auditions en région parisienne. À chaque fois, j’ai dû prendre mes congés pour me taper deux heures de route et deux heures d’attente, pour chanter seulement trois ou quatre minutes et finir par m’entendre dire un simple : Au revoir. »
Mattéo Bayard sait qu’il ne correspond pas au profil recherché mais il trouve la méthode de recrutement de Shine, la société de production de l’émission, plutôt brusque : « C’est quand même dommage qu’ils ne prennent pas le temps de parler avec les candidats pour leur expliquer les motifs du refus. Surtout que vous y mettez du vôtre en participant. Je peux comprendre car nous étions nombreux, mais ça fait vachement industriel : on passait à la chaîne. »
L’ex-Soissonnais n’est « pas dégoûté » mais se dit « quand même déçu ». Il va plus loin dans ses reproches : « Moi je n’aime pas du tout le milieu de la télévision, car je trouve que l’on ne cherche pas à vous connaître dans ces émissions. La seule chose qui compte, c’est l’audimat. Mais en fait, tout le monde sait chanter. Ce qui importe, c’est qu’un artiste ait de la personnalité, pas juste du talent. » Puis il conclut : « Ça me conforte dans ce que je pense : The Voice est une émission de télé mais pas une émission de musique. »

Une autre candidate tombée de haut

L’une de ses anciennes connaissances, Nathalie Doyhamboure, professeure de musique au lycée Gérard-de-Nerval et par ailleurs directrice artistique de la chorale Sing Sing, explique que ce n’est pas la première fois que les responsables de The Voice déçoivent. Plusieurs de ses protégés ont en effet tenté ce genre d’aventure et certains lui ont fait savoir qu’ils avaient déjà été mal accueillis : « Mes élèves savent tout faire. En concert, ils chantent du classique, du gospel, de la variété. Je peux comprendre que tous ceux qui ont tenté n’entrent pas dans les cases ou n’ont pas la maturité pour participer à ces émissions. Mais quand ils sont ados ou jeunes adultes, ça peut leur porter un sacré coup au moral de ne pas avoir de justifications quand on ne les retient pas. »
Nathalie Doyhamboure se souvient même d’une autre de ses élèves, Sandra Schmidt, qui avait même été enchantée par sa rencontre avec Bruno Berberes, directeur du casting, avant de tomber de haut. « Sandra Schmidt a une expérience de folie. Il y a deux ans, elle a fait comme Mattéo, elle a passé toutes les étapes (quatre au total). Après les auditions, Bruno Berberes lui a dit : Toi, je te veux à la télé ! Mais au final, on ne l’a pas retenue, sans lui dire pourquoi. Qu’est-ce qui fait que d’un coup ça ne marche plus ? Je trouve ça injuste. »

Tu vas à Paris, c’est sûr !

Sandra Schmidt vit aujourd’hui à Reims, mais se souvient bien de cette expérience. « Dans ma bande d’amis, j’avais été la seule à passer la première étape. J’ai vu effectivement Bruno Berberes. Il était très sympa et il m’avait aussi dit : Tu vas à Paris, c’est sûr ! Là-dessus, on m’a demandé d’envoyer un mail avec des photos, ma biographie musicale et des vidéos, ce que j’ai fait. On m’a dit qu’on me recontacterait. Et ensuite, silence radio pendant deux mois. »
Sandra Schmidt est donc revenue vers la société de production qui lui a répondu par e-mail : « Ça disait : Désolé, nous n’avons pas retenu votre candidature. Merci, à bientôt.  » Mais ce n’est pas Berberes qui m’a répondu. » Là enco,re pas d’explications : « Ça contrastait beaucoup avec l’ambiance que j’avais ressentie. » Cette femme de 30 ans qui est tout de même titulaire d’un certificat de fin d’études en chant lyrique au conservatoire de Reims, n’a pas pour autant abandonné le chant : « Je suis régulièrement rémunérée pour des prestations avec des orchestres de variété. En fait, j’ai presque un statut de semi-pro. » Hervé Marti

Les faits

Lundi 3 octobre, vingt-six personnes ont tenté l’audition The Voice au Mail de Soissons devant Medhi Aït Arkoub, casteur de Shine, la société qui produit l’émission de télé-crochet sur TF1.
Quelques jours après le casting le Lillois d’origine soissonnaise, Mattéo Bayard, et Kathleen Fetilleux, une femme vivant à Corbeny ont été recontactés pour faire de nouveau entendre leurs voix.
Malgré leurs capacités vocales les deux candidats n’ont pas été retenus pour la prochaine saison de l’émission. Mattéo Bayard s’avoue déçu. Une autre chanteuse éconduite il y a deux ans, tient à peu près le même discours.

Pas de candidat retenu pour cette session

Éric Carpels, animateur des deux soirées de présélection du casting soissonnais pour le compte de N’Radio et Shine, confirme qu’aucun des deux candidats appréciés dans un premier temps (Mattéo Bayard et Kathleen Fetilleux) n’a été retenu. « Ça n’a pas marché pour cette session, mais ça ne veut pas dire qu’ils ne participeront pas à l’émission l’an prochain. Je vais essayer d’appeler Mattéo et Kathleen pour voir ce qui n’a pas fonctionné. »

http://www.lunion.fr/node/841935

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