Soissons : Les horaires des trains font débat

Soissons Les horaires du Paris-Laon ont été modifiés comme jamais. C’est loin de faire l’unanimité. Pour un élu soissonnais, chargé des transports urbains, « nos villes à la campagne sont sacrifiées ».
I l n’est plus possible d’accepter le diktat de la SNCF. Il est grand temps que l’on revienne à cette notion de service public, mission que la SNCF n’assure plus. » Pas tendre, Didier Boda, le président des Transports urbains soissonnais (Situs). Il réagit aux nouveaux horaires de la ligne Paris-Laon, qui seront mis en service le 11 décembre prochain. Il affirme que « les principaux trajets proposés sortent, pour certains, des plages horaires les plus fréquentées » et dénonce des temps de trajets augmentés d’une demi-heure pour certains usagers.
La SNCF a bien mis en ligne ce projet de nouveaux horaires, il y a plusieurs semaines, en demandant aux internautes de réagir. Reste qu’aucun sondage n’a été effectué auprès des usagers. La présidente de l’association ATF, la Soissonnaise Sylvie Girard, témoigne : « Le train de 8h22 à Soissons, celui que je prends, partira plus tôt. Si bien que j’arriverai à Paris à 9h10 au lieu de 9h27. Des gens vont arriver plus tôt au travail et partir plus tôt le soir. Ce n’est pas quelque chose qu’on négocie facilement avec son employeur. » Par ailleurs, elle constate qu’il sera impossible d’arriver avant 6 heures du matin en gare du Nord.
« Je connais quelqu’un qui va devoir aller jusqu’à Mitry en voiture pour attraper un RER et espérer avoir sa correspondance. »
Sylvie Girard, présidente de l’association ATF
Sylvie Girard note tout de même des points positifs, notamment le fait que le Paris-Laon partira avant la ligne K (le transilien Crépy-Paris). C’est cette ligne qui cause des ralentissements en arrivant en région parisienne.
Reste qu’elle déplore un manque de concertation avec les usagers. Didier Boda dit la même chose. Les communes doivent s’adapter à ces changements et organiser au mieux leur transport urbain. Le Situs a dû modifier en urgence la ligne 10 (spéciale gare). Avec des écarts d’horaires allant jusqu’à près de 40 minutes, notamment le soir pour ramener les voyageurs au départ de la gare. « Cela a un impact sur le reste du réseau, sur les correspondances », explique le directeur du Situs. « Nous sommes mis devant le fait accompli, fait remarquer Didier Boda. Sur nos territoires, les bus ne passent pas aux arrêts toutes les 5 minutes », comme dans les grandes agglomérations. «  Aujourd’hui, pour des raisons de pure rentabilité, nos villes à la campagne sont sacrifiées sur l’autel des métropoles », tonne l’élu soissonnais.

« On ne satisfait jamais tout le monde »

Patrick Fauqueux, responsable de la communication de la SNCF pour la Picardie, reconnaît que la ligne fait l’objet des modifications les plus importantes au niveau régional. C’est lié au changement de cadencement de la ligne K (Paris-Crépy) avec laquelle le Paris-Laon se partage une partie du trajet. Mais il affirme qu’il y a eu concertation. « Plusieurs petits-déjeuners ont été organisés en gare pour rencontrer les usagers. On a fait quelques ajustements mais nous n’avons pas identifié de difficultés particulières. Mais on ne satisfait jamais tout le monde. »
Quant aux griefs formulés par Didier Boda, M. Fauqueux reconnaît : « Nous communiquons les grilles aux communes mais on ne les consulte pas. C’est impossible de s’adapter à tout le monde ».
http://www.lunion.fr/node/842757