vendredi 11 novembre 2016

Pour ou contre les éoliennes dans le sud de l'Aisne ?

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Régine Le Courtois Nivart ne veut pas d’électricité produite par les éoliennes.

Régine Le Courtois-Nivart mène un combat contre les différents projets éoliens dans le sud de l’Aisne. Simone Conrad se revendique comme pro-éolienne. Les deux femmes s’opposent.
CONTRE. L’électricité ne peut être produite que lorsque le vent souffle
 Régine Le Courtois-Nivart mène depuis des mois un combat contre les différents projets éoliens dans la partie sud du département. Son combat date de fin 2012, alors qu’elle et son mari venaient de s’installer à Grand-Rozoy, dans le Soissonnais, dans une zone limitrophe avec le sud de l’Aisne. « Nous avons appris que dix éoliennes pourraient prendre place derrière chez nous, à 800 mètres », raconte cette ingénieure spécialisée en informatique.
À l’association, tout le monde n’est pas contre
Dans le passé « nous n’étions pas forcément défavorables aux éoliennes », rappelle celle qui est désormais à la tête de l’Association pour la promotion et la préservation des paysages et de l’environnement du Soissonnais (A3PES), elle est de tous les combats. Notamment contre les projets, actuellement à l’étude, de quatre éoliennes, dont deux à Latilly, et de six autres sur la commune de Chouy.
« Pour produire de l’électricité, ce dispositif n’est pas pilotable. » Voilà le principal argument de Mme Nivart, c’est-à-dire que « à l’heure actuelle, on ne sait pas stocker l’énergie, les batteries ne sont pas suffisamment grosses pour cela et on ne peut donc en produire que lorsqu’il y a du vent ». Cette scientifique est donc personnellement opposée aux éoliennes en général. « Mais ce n’est pas le cas de tout le monde dans l’association », précise-t-elle néanmoins. Les autres déplorent les emplacements.
Une « bulle financière », voilà ce que sont les éoliennes pour Régine Le Courtois-Nivart car « Les exploitants sont sûrs d’être payés c’est une énergie prioritaire » et il ne faut pas lui dire que c’est meilleur pour l’environnement car « en Allemagne, ils sont obligés de rouvrir des centrales à charbon », pour faire face aux besoins, en l’absence de stockage.

POUR. « Il faut absolument arrêter toutes les énergies fossiles» 

Simone Conrad compte parmi les principaux défenseurs de la nature du sud de l’Aisne. Membre de la Ligue pour la protection des oiseaux (LPO), elle se revendique comme pro-éolienne. « Toutes les énergies fossiles, il faut arrêter », s’insurge cette habitante de Villeneuve-sur-Fère, dans le sud de l’Aisne. Elle craint non seulement pour la nature, bien entendu mais « c’est fauteur de guerre », affirme-t-elle également. Elle en veut pour preuve les conflits
qui éclatent autour des terres riches en pétrole, mais pas seulement : « le nucléaire, c’est fossile, le carburant nécessaire est extrait de la terre ».
Le vent, le soleil et l’eau, voilà ce qu’il faut utiliser
L’énergie nucléaire est en effet dans le collimateur de Simone Conrad : « Il y a tous les risques. Regardez la centrale de Nogent-sur-Seine, ça va coûter une fortune quand il faudra l’arrêter et on ne saura pas quoi faire des déchets. »
Pour elle, c’est clair, les seules énergies à utiliser sont « le vent, le soleil et l’eau, avec les centrales hydrauliques et les centrales hydroélectriques. Au lieu de ça, on les arrête ».
Mais pourtant, les détracteurs disent que les éoliennes tuent les oiseaux et les chauves-souris ? Cette protectrice de la nature et des oiseaux en particulier est bien renseignée : « Il y a quelques années, j’étais allée à un colloque franco-allemand mis en place par la LPO sur le sujet. Il n’y a pas les hécatombes qu’on veut nous faire croire. » Et la lumière ? « Il paraît qu’elle est très forte, effectivement, mais la distance minimum entre les éoliennes et les habitations s’allonge. Elle est quand même de plusieurs centaines de mètres au moins. » Et si un morceau de glace était projeté par les pales et tombait sur quelqu’un ? Certes. « On peut aussi se prendre de la glace qui tombe d’un câble électrique, j’en ai déjà vue et ça me fait peur. »
Depuis ce colloque, la sud-axonaise reçoit toujours des informations et elle reste formelle : « Je préfère vivre à côté d’une ou plusieurs éoliennes qu’à côté d’une centrale nucléaire . »

http://www.lunion.fr/node/837127

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