Soissons: obligé de vendre sa cornemuse, il ne pourra jouer le 11 novembre comme prévu

Mickaël Prévost ne pourra pas jouer de la cornemuse en tenue d’époque à la cérémonie du 11-Novembre, comme prévu. Des problèmes d’argent l’ont poussé à vendre son instrument
Sa prestation était attendue aux prochaines cérémonies du 11-Novembre. Ce jour-là, Mickaël Prévost devait jouer des morceaux à la cornemuse, en tenue d’époque écossaise, devant le monument aux morts britannique. « En me voyant l’an dernier en costume de fusilier marin écossais, Bryan Fuller m’a demandé de jouer le morceau Highland cathedral qui a un côté solennel. » Bryan Fuller est un soldat vétéran anglais attaché à Soissons qui préside la cérémonie de la ville.
Quel lien avec l’Écosse à la cérémonie de l’Armistice ? Beaucoup de soldats écossais ont combattu dans notre région en 1914 et 1918 au sein de la British expeditionary force. « Il y a trois cimetières militaires majoritairement composés de tombes d’Écossais près de Soissons : Vauxbuin, Villemontoire, Buzancy », explique Mickaël Prévost.
Sa prestation le jour de l’Armistice devait donc être une première. « On avait averti la population. Cela donne plus de poids à la cérémonie », regrette-t-il.  Malheureusement, ce sera impossible. « À contrecœur », il a dû revendre sa cornemuse et bon nombre de ses tenues d’époque écossaises. Il n’a a gardé qu’un costume. De sérieux problèmes d’argent l’ont poussé à cela. « J’ai des soucis avec ma banque depuis deux ans et demi. J’ai proposé des solutions qui ont toutes été rejetées. J’ai aussi connu une baisse de salaire. »

« Je fais cela gratuitement »

Pour lui, c’est un déchirement. « Je l’avais depuis onze ans. Elle avait été faite sur mesure à Lorient aux couleurs du régiment, avec les cotes réglementaires de l’époque. » Sa passion pour la cornemuse remonte à l’enfance. « J’en joue depuis l’âge de 16 ans. Je m’étais renseigné après un voyage en Écosse pour remettre en état une vieille cornemuse que l’on m’avait offerte. Un jour, j’ai rencontré le club de pipers (joueurs de cornemuse en anglais, Ndlr) de la Somme. Ils m’ont appris à jouer. Ça a été utile ensuite pour le métier de fusilier marin que j’ai exercé. » En effet, les fusiliers ont une histoire commune avec l’Écosse et les cérémonies dans la Marine française y sont souvent liées.
Passionné par le pays de la cornemuse, il s’implique aussi beaucoup pour commémorer la Grande Guerre. Mickaël Prévost avait déjà joué en tenue historique au collège de Villeneuve-Saint-Germain et dans d’autres endroits du département. Il a aussi créé une exposition. « Je ne glorifie pas la guerre. Je fais cela gratuitement, pour que les jeunes comprennent l’histoire, parce qu’on est à la veille de revivre la même chose. »
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