La Ville va reprendre près de 300 sépultures abandonnées pour faire de la place au cimetière. Elle a également cessé d’accorder des concessions perpétuelles, pour éviter de tels cas.
Derrière la porte rouillée d’une petite chapelle, un arbre a pris racine au milieu des débris de la toiture effondrée de l’édifice. Un peu plus loin, un ensemble de trois tombes est entouré de ruban rouge et blanc pour inciter les visiteurs à la prudence. L’une d’elles s’est complètement affaissée et laisse apparaître la fosse. À côté, c’est une croix qui s’est écroulée.
Au total, 293 sépultures, dont certaines pouvant présenter un danger, ont été identifiées comme « à l’état d’abandon » par les services municipaux de Soissons, qui ont entamé en 2012 une procédure de reprise de concessions perpétuelles. L’enjeu est double : supprimer les tombes délabrées susceptibles de menacer les tombes voisines, et libérer de la place dans l’unique cimetière de la ville, qui s’étend sur 5,5 hectares. « C’est un cimetière créé de longue date, qui a été agrandi par des reprises de terrains sur place, la dernière fois, il y a environ 25 ans », indique Pierre Bureau, l’adjoint au maire en charge de la question.
Une procédure encadrée qui a duré plus de trois ans
Le site dispose aujourd’hui de 8 020 places, dont 770 vacantes, et la ville vend environ 70 concessions par an (sachant que des inhumations ont aussi lieu dans des caveaux existants), selon Monique Chenal, responsable du service état civil de la municipalité, qui gère le cimetière. « Cette reprise des concessions perpétuelles a été décidée pour ne pas avoir à construire un second cimetière ». Une option « préférable pour les finances de la Ville », ajoute Laurent Vieille, le directeur général de services de Soissons. En 2012, 293 panonceaux « concession en état d’abandon, procédure de reprise en cours », ont ainsi été apposés sur les tombes concernées, invitant leurs éventuels ayants droit à se manifester auprès du gardien. Pour pouvoir être « reprises », ces tombes devaient exister depuis plus de 30 ans et la dernière inhumation devait dater de plus de 10 ans. La liste des concessions ciblées a aussi fait l’objet d’un affichage au cimetière et en mairie. « La procédure s’interrompt dès que quelqu’un se fait connaître et s’engage à faire les travaux d’entretien », précise Laurent Vieille.En attendant d’éventuels retours des descendants des défunts, le service état civil a fait ses propres recherches pour tenter d’en retrouver. « Avec notre logiciel d’état civil, on essaie de faire des recoupages », explique ainsi Monique Chenal. Seulement sept familles ont pu être contactées, et aucune n’a souhaité récupérer de tombes. La plus ancienne concession a été achetée en 1826. « Pour certaines, il s’agissait d’hommes d’églises, nous avons donc contacté l’évêché », signale Laurent Vieille. Là non plus, aucune objection à la reprise n’a été formulée.
La procédure permettra donc à la Ville de récupérer les 293 sépultures visées, ce qui permettra d’en aménager beaucoup plus. « Certaines anciennes font 9 m 2 , aujourd’hui, celles que l’on vend mesurent 2 m 2 », indique en effet Monique Chenal. Selon Alain Crémont, qui avait abordé le sujet en conseil municipal, au terme de l’opération, la Ville devrait être « tranquille pour 8-10 ans ».
http://www.lunion.fr/135/region/aisne/soissons
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