Olivier Gojo, président des commerçants de Soissons: «Si on ne tente rien, le centre-ville va régresser

Le président des Vitrines de Clovis voit d’un bon œil la volonté de reprise en main du centre- ville par le maire. Mais les commerçants ont aussi un rôle à jouer dans sa redynamisation
Selon vous, comment se porte le centre-ville de Soissons ?
               
Le centre-ville va mieux qu’il y a un ou deux ans. Il y avait pas mal de pas-de-porte qui fermaient. Depuis plusieurs mois, il y a des commerces qui ouvrent, c’est encourageant.
Quels sont les atouts et les handicaps du centre ?
 
Quand je compare à d’autres villes, on a un centre fluide, avec une offre de stationnement relativement bonne. Pour redynamiser, un travail doit être fait par la municipalité et l’Agglo. Il faut le rendre un peu plus attractif, théâtraliser les rues, comme une vitrine de magasin, donner envie de s’y balader. Cela passe par la végétation, l’éclairage, le mobilier urbain.
Le maire, Alain Crémont, veut recourir au droit de préemption pour avoir la main sur la destination des cellules libérées. Qu’en pensez-vous ?
                
Certaines activités ne créent pas de trafic et auraient davantage leur place dans des rues moins commerçantes, comme les banques, les assurances, les promoteurs immobiliers… Ces activités ne nécessitent pas une visibilité comme un commerce de bouche ou de vêtements. En avoir trop dessert les commerces des alentours. Nous, nous avons du mal à avoir un moyen de pression sur les installations. Pour la municipalité, c’est plus facile d’avoir ce droit de regard.
Alain Crémont veut aussi inciter les propriétaires à baisser les loyers pour faciliter la reprise des commerces. Les loyers sont-ils trop élevés ?
 
Oui. Il y a des propriétaires qui s’imaginent que leur pas-de-porte vaut autant qu’avant. Quand on voit des cellules bien placées qui restent des mois voire des années sans locataires, c’est qu’il y a un problème. Il faut dire aux propriétaires « les prix du marché, c’est plutôt ça ». Il faut peut-être un levier fiscal pour les inciter à louer ou un dispositif qui pénalise ceux qui ne louent pas, alors qu’ils ont eu plusieurs propositions. Certains propriétaires font un mauvais calcul, il vaut mieux demander un loyer modéré et tenir sur la durée qu’un loyer trop élevé et rester six mois fermés.
Quel doit être le rôle des commerçants dans la redynamisation du centre-ville ?
 
Il ne faut pas attendre le client les bras croisés mais essayer d’avoir une offre différente d’internet et des zones commerciales. Il faut un magasin attrayant, avec une belle enseigne, une belle façade. Il faut aussi des actions, des animations, et ce n’est pas toujours facile de mobiliser et de fédérer pour les organiser. On a essayé des ouvertures nocturnes, tout le monde n’y participait pas. Quelqu’un m’a dit « ça ne sert à rien ». Quand on tente quelque chose, ce n’est pas certain que ça fonctionne, mais si on ne tente rien, c’est sûr qu’on va régresser.
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