Docteur Achour Deghrar, vous êtes spécialisé dans la chirurgie de l’épaule. Vous avez participé à la mise au point d’une nouvelle prothèse de l’épaule. De quoi s’agit-il?
Je ne suis pas le concepteur, j’ai participé aux essais cliniques. Avec un groupe de chirurgiens, nous avons participé à ces essais avec le laboratoire Sem, un laboratoire français. On aime le revendiquer car il y a sur le marché beaucoup de prothèses de laboratoires étrangers, américains par exemple. Je participe au projet depuis 2008-2009. La prothèse était déjà dessinée.
On la retrouve sur le marché aujourd’hui?
Oui elle complète l’offre depuis un an. Elle essaie de faire ses preuves et ce n’est pas facile car pour changer les habitudes des chirurgiens, ce n’est pas évident.
Pourquoi avez-vous accepté de participer à ces essais?
Le labo m’a contacté quand ils ont commencé les essais. J’ai trouvé l’idée exceptionnelle parce qu’il faut de l’originalité et il faut évoluer dans notre métier. Le top d’aujourd’hui est déjà dépassé. Il faut toujours pousser plus loin la recherche. La chirurgie vous oblige tout le temps à vous remettre en cause.
En avez-vous déjà proposé à vos patients à Soissons?
Oui, à une dizaine de personnes à peu près, sachant que l’on ne pose de prothèse qu’en cas de fracture de l’humérus. Poser une prothèse, c’est un challenge car c’est reconstruire une articulation pour retrouver une mobilité.
Qu’apporte en plus celle dont vous avez participé à la mise au point?
On a apporté une petite amélioration à celles qui existaient déjà. Elle permet de garder plus d’os et donc de ligaments. Il faut maintenant la preuve du temps et du recul mais les premiers résultats sont satisfaisants.
En consultation, vous passez une sorte de contrat moral avec vos patients. Expliquez-nous.
On explique qu’il y a une possibilité de réparation, des avantages et des inconvénients et on donne aussi une information écrite. Lors du deuxième rendez-vous, quand le patient accepte, on programme l’intervention et comment on fait en postopératoire. Le contrat: qu’il accepte de suivre ce que je lui conseille. Les résultats dépendent aussi de la motivation du patient dans le programme de rééducation postopératoire.
http://www.lunion.presse.fr/region/tests-de-protheses-de-l-epaule-les-premiers-ia3b26n433074
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire