jeudi 20 novembre 2014

Soissonnais : Betteraviers sous surveillance

Ils sont partout ou presque, en ce moment, les camions chargés de betteraves, dans le Soissonnais. Ils collectent les tubercules dans des silos (on appelle de cette manière les tas formés au bord des champs). Ils les emmènent jusqu’à la sucrerie de Bucy-le-Long. C’est ainsi que l’un de ces ensembles routiers, presque arrivé au but, s’est couché sur la nationale 2 et a répandu son chargement sur la chaussée. L’événement peut faire froid dans le dos à l’idée qu’une voiture aurait pu se trouver derrière. D’autant qu’il s’est avéré que le chauffeur présentait un taux de 0,87 mg d’alcool par litre d’air expiré. Pourtant, les contrôles et actes de prévention sont légion dans le domaine. Tour d’horizon des questions que pose la campagne sucrière.
1 Les accidents impliquant le transport de betteraves sont-ils fréquents  ?
Selon le major Bée, commandant de la brigade motorisée (BMO) de Soissons, chargée des accidents de poids lourds, quatre se sont produits depuis le 1er janvier 2014, avant celui d’octobre. Celui du 21 octobre était donc le 5e sur la zone du Soissonnais et le seul concernant un betteravier.
Selon la préfecture, un seul accident corporel impliquant un poids lourd transportant des betteraves a été recensé dans l’Aisne durant les années 2012 et 2013. Mais il a eu lieu dans ce même secteur géographique puisque c’était le 23 octobre 2012 à 8 heures, sur le territoire de la commune de Sermoise, dans le canton de Braine.
À noter d’ailleurs une coïncidence frappante dans les dates puisque le dernier a eu lieu deux ans plus tard, pratiquement jour pour jour. Dans les deux cas, le camion était seul en cause mais en 2012 un blessé avait été déploré.
2 La consommation d’alcool ou un rythme trop soutenu peuvent-ils expliquer un tel événement ou susciter d’autres dérives comme une vitesse excessive, ou la prise d’itinéraires ne se prêtant pas au passage de tels véhicules ?
Avant le dernier, les accidents de betteraviers n’avaient apparemment pas mis en évidence de présence d’alcool ni de stupéfiants. D’ailleurs, les représentants de la police et de la gendarmerie expliquent faire de nombreux contrôles. Pour les militaires, Pierre Bée indique que, quatre ou cinq fois par semaine, des patrouilles se consacrent à l’inspection des camions. Une fois par mois, précise le responsable de la BMO, une équipe s’en va pendant une semaine dans tout le Soissonnais pour vérifier que tout est en ordre pour les poids lourds. Si des conducteurs expliquent travailler de 1 heure à 13 heures ou le contraire (de 1 3 heures à 1 heure), Denis Cassan, contrôleur de plaine, employé chez Tereos à Bucy-le-Long, rencontré près d’un silo, est rassurant    : « Ils sont limités en temps de travail, ils ont des pauses à respecter. » Ils ne peuvent conduire plus de 4 h 30 d’affilée. Ce représentant de Tereos, comme les chauffeurs, affirme que la sucrerie ne permet pas qu’on la livre à un rythme trop soutenu. « Le stock dans l’usine ne doit pas être trop important afin que les betteraves se conservent au mieux », indique Denis Cassan.
3 Quels autres aspects doivent être surveillés  ?
Les gendarmes sont attentifs au respect de la réglementation européenne sur le transport, par rapport, par exemple, aux heures de conduite. Et si un conducteur utilisait deux cartes pour travailler plus ? Le logiciel le détecterait, remarque le major Bée. La Direction régionale de l'environnement, de l'aménagement et du logement (Dreal) inspecte aussi ce genre de choses et des contrevenants ont déjà été sanctionnés car c’est un délit. Le tonnage est également limité.
4 Comment se prépare la campagne betteravière  ?
Des réunions « transporteurs» sont organisées chaque année, début septembre. Y participent les forces de l’ordre, la voirie départementale et la Direction départementale des territoires (DDT). Fin juin ou début juillet, une rencontre proposée par la Dreal, à Amiens, avec les sucriers picards, permet de dresser un bilan de la saison passée. Et d’en tenir compte

http://www.lunion.com/region/betteraviers-sous-surveillance-ia3b26n442177

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