jeudi 11 septembre 2014

Les amplitudes horaires des commerçants soissonnais en cause

Le lundi matin avant 10 heures, le centre-ville de Soissons ressemble un peu à un désert. Les autres matins, c’est à peine mieux. Certains consommateurs s’en plaignent. Nous sommes allés voir ce qu’il en était. « Nous, on ouvre à 9 h 30, avant on ouvrait à 9 heures mais on se sentait bien seules », rétorquent Micheline Ribi et Helena Grecu. Toutes deux responsables du magasin Ève lingerie, rue Saint-Martin, elles semblent ajuster l’ouverture à la situation. « On va rouvrir le lundi », annonce ainsi la première. Pour elle, le problème est ailleurs : « En ce moment, il y a un réel problème dans le commerce soissonnais. » Cette commerçante, qui exerce ce métier dans la cité du Vase depuis quinze ans, témoigne même avoir dû rétrécir sa période de fermeture estivale pour faire le chiffre d’affaires nécessaire. Pour elle, il serait intéressant d’ouvrir à 9 heures si tout le monde le faisait. « 10 heures, c’est trop tard », juge une de ses clientes qui se souvient aussi : « dans le temps c’était à 9 heures ». C’était encore le cas il y a pas deux ans, précise la gérante.
Phénomène d’entraînement, expérience déjà tentée : souvent les mêmes les propos d’une boutique à l’autre. Un peu plus loin, la propriétaire d’un magasin de prêt-à-porter estime qu’elle a déjà essayé d’ouvrir plus tôt avant d’y renoncer en raison d’un manque de fréquentation et d’un manque de personnel. « Pourtant, on est plus vers l’élargissement des horaires, constate-t-elle, puisque les chaînes, elles, ouvrent non-stop  ». Elle affirme ne pas avoir beaucoup de clients en début de matinée les jours de marché, les familles commençant leurs achats par l’alimentaire, selon elles.
Le magasin Carador, lui, ouvre justement à 9 h 30 le samedi. Sa responsable Nadia Minel, qui parle également pour la boutique Heure et montres, confirme que les acheteurs ne commencent pas par sa boutique avant le marché. Elle n’ouvre qu’à 10 heures que depuis le mois d’avril après des essais à 9 h 30 et même 9 heures, « Et je n’ai pas perdu de clientèle », affirme-t-elle.
Le client semble suivre… « On s’adapte, je ne me lève pas de bonne heure de toute façon », reconnaît Michèle Lefèbvre, de Belleu. Rencontrée lundi, elle confirme qu’il n’y a pas grand monde dans les rues ce jour-là, elle en a profité pour aller à la pharmacie. Un peu plus loin, d’autres passants disent que tout va bien pour eux, ils n’ont pas à se plaindre. Quant à Sephora, ouvert tout le lundi et pendant la pause déjeuner : « on travaille bien le lundi », révèle Vanessa Da Silva-Pinho.
Même chose pour l’opticien Olivier Gojo qui explique ouvrir le lundi après-midi en même temps que les grandes enseignes. Mais aussi à 9 heures. « On a régulièrement des gens qui viennent entre 9 et 10 heures », constate celui qui est aussi président du Commerce club créé l’an dernier. En tant que responsable de ce groupe, il convient que l’ouverture tardive « ça peut être un problème » mais il assure aussi que « les habitudes de consommation ont changé ». Quant à l’ouverture entre 12 et 14 heures, elle mérite réflexion selon lui car « il y a beaucoup de promeneurs ». Mais cela peut servir de repérage.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-amplitudes-horaires-des-commercants-soissonnais-en-cause-ia3b26n405373

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