Il y a les élèves qui ont enterré trois fois la même grand-mère dans l’année et ceux qui doivent garder le chien qui s’est fait opérer. Pour les chefs d’établissements, toutes les excuses ne sont pas recevables en cas d’absence. Ils luttent au quotidien pour maintenir les élèves dans le système scolaire.
C’est au lycée des métiers le Corbusier de l’hôtellerie et du bâtiment que le phénomène prend le plus d’ampleur, dans les classes de CAP. « Plus le niveau du diplôme est bas, plus l’absentéisme est important », observe le proviseur Éric Montigny, qui précise que les chiffres peuvent atteindre « les 20 % ». Le responsable ne mâche pas ses mots : « L’absentéisme, c’est le cancer des établissements scolaires ». Si les causes varient – de l’élève qui paie ses études à celui démotivé par sa filière et par une mauvaise orientation – l’impératif est de traiter le phénomène à sa source. « Chaque jour, les surveillants prennent une heure à contacter systématiquement les familles ». Quand cela ne suffit pas et que les absences injustifiées de l’élève se multiplient, « on prend rendez-vous avec les parents ».
Après quelques jours d’absence, le danger qui guettent les élèves, c’est le décrochage. « Nous en avons chaque année une cinquantaine sur 700 élèves », note Éric Montigny. Au lycée Vinci aussi, Étienne Lejeune n’a pu s’empêcher de constater qu’il y avait « des élèves qui ont tendance à enterrer 4 ou 5 fois leurs grands-parents ». À ces absences ponctuelles paranormalement justifiées, s’ajoute l’absentéisme dit perlé qu’il redoute. Une heure par ci, une heure par là, « boycott » d’une matière… « De fil en aiguille, cela conduit au décrochage. La réussite passe par l’assiduité ».
Au lycée Camille-Claudel, l’on sait aussi que ce décrochage scolaire « arrive vite car la motivation baisse très rapidement ». D’où l’intérêt de maintenir les élèves dans l’établissement dès les premiers jours de septembre et de lutter contre un « effet vendange. Certains s’absentent pour pouvoir gagner de l’argent et se payer leur permis ».
Stéphane Tardivel, adjoint au lycée Saint-Vincent de Paul, se souvient également d’un élève « redoublant qui avait prévenu, il y a deux ans, qu’il ferait les vendanges ». Une excuse qui n’est pas recevable. « Ce qui est important, c’est de savoir pourquoi l’élève s’absente. Cela peut déboucher parfois sur un simple problème de transport ». Dans les lycées professionnels, « les élèves vont en stage en entreprise. Le retour en classe peut-être difficile », poursuit-il.
Quand la pédagogie et les rappels à l’obligation de présence ne suffisent plus, tombent les sanctions. Dans cet établissement privé, par exemple, quatre heures d’absence injustifiées équivalent à une heure de colle. En revanche, aucun lycée soissonnais ne pratique la sanction sous la forme d’une amende pécuniaire comme le prétendait, il y a quelques jours, une jeune fille sur un réseau social.
http://www.lunion.presse.fr/region/la-chasse-aux-absences-dans-les-lycees-de-soissons-ia3b26n411336
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