lundi 4 août 2014

Chômage à Soissons, un tableau pas si noir

1 Le chômage à Soissons augmente. Moins vite. Mais il augmente toujours avec entre mai 2013 et mai 2014, 4,2 % de demandeurs de plus toutes catégories confondues. Ce qui porte leur nombre à 10 102 pour l’arrondissement de Soissons (Soissons et les cicantons de Villers-Cotterêts, Vic-sur-Aisne, Braine, Vailly-sur-Aisne et Oulchy-le-Château). Cette courbe s’élève moins rapidement qu’en 2012 et 2013 avec des taux proches des 8 % ces années-là. La situation change si l’on est jeune ou senior. Les moins de 25 ans sont « une priorité sur le bassin », souligne Donato Cerrotti, le directeur de pôle emploi. Il y a eu un effet « emploi d’avenir ». Chez les seniors, dont beaucoup d’ouvriers, le chômage a augmenté de 12,7 %.
2 Dans le Soissonnais, le chômage de longue durée « est plus persistant qu’en Picardie », souligne le directeur de pôle emploi. 35 % des demandeurs d’emploi de moins de 30 ans sont inscrits depuis plus de douze mois.
3 Ce n’est un secret pour personne, l’arrondissement de Soissons est un secteur qui a beaucoup souffert ces dernières années en termes d’emploi, en particulier dans le secteur de l’industrie. Les plans sociaux et les fermetures d’entreprises depuis une quinzaine d’années ont laissé un territoire soissonnais appauvri. Pour autant « il y a encore un avenir dans l’industrie », estime le directeur de pôle emploi. L’industrie agroalimentaire, par exemple, aurait l’intention de recruter 112 personnes et envisage d’avoir des difficultés pour trouver sa main-d’œuvre. Les entreprises qui recherchent des soudeurs, des tourneurs, des fraiseurs, les secteurs de la métallerie, de la métallurgie et de la chaudronnerie recrutent également mais ont des difficultés à trouver des candidats.
Ce n’est pas parce qu’il y a beaucoup de chômeurs qu’il y a équation entre l’offre et la demande. « Pour aider les entreprises qui ont du mal à recruter, on travaille sur la gestion prévisionnelle des emplois et des compétences avec des entreprises locales », via des actions de formation.
4 Le pôle emploi de Soissons a fait une étude sur le territoire dont il ressort notamment que « le secteur marchand se développe. Il y a la zone de Vauxbuin où nous avons fait pas mal de recrutements. Cela ne suffit pas encore à inverser la courbe du chômage », souligne Donato Cerrotti, « cela ne compense pas les destructions d’emploi ». C’est ce secteur tertiaire qui est le plus vecteur d’emplois dans l’arrondissement : il représente 83 % des offres. L’arrivée de trois centres d’appels (lire par ailleurs) en est l’une des principales causes.
5 L’une des particularités du Soissonnais : « On a un marché du travail qui est tourné vers l’extérieur. 9 300 personnes travaillent en dehors de l’arrondissement », note le directeur du pôle emploi. Sur ces 9 300 salariés, 6 300 se déplacent vers la zone de Roissy et l’Ile-de-France. Reims et sa couronne voient également les Soissonnais migrer quotidiennement.
Les salariés sont mobiles, les demandeurs d’emploi aussi. Ils sont 22 % contre 19 % en Picardie à être prêts à faire 39 km pour aller travailler. D’où l’importance des moyens de communication à améliorer : RN2 et desserte ferroviaire.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/chomage-a-soissons-un-tableau-pas-si-noir-ia0b0n387081

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