dimanche 20 juillet 2014

Nouvelle vague de départs chez Baxi : 48 salariés licenciés

Du champagne dans les gobelets, des cacahuètes dans des assiettes en carton, des discussions et des visages détendus. Un pot convivial avant les vacances dans la cour chez Baxi. « Le champagne est bon » , remarque un salarié, « mais il a un goût amer. Dire qu’il y a presque deux ans, on se retrouvait là pour apprendre que l’ usine allait fermer ». Ils étaient presque 150 salariés dans l’usine de montage de chaudières à l’époque. Ils ne seront plus qu’une trentaine sur le site de Villeneuve-Saint-Germain au retour des congés d’été, le 18 août pour les uns, le 25 pour les autres.
À cette date, 48 d’entre eux devraient recevoir leur lettre de licenciement. La direction les en a informés mardi matin avant de procéder à une cérémonie de remise des médailles du travail l’après-midi même. La moitié du personnel, qui a peu goûté ce cynisme, n’a pas assisté à la fête. « On vire les gens le matin et on les félicite pour leur longévité dans l’entreprise l’après-midi », ironise Thierry Depret, secrétaire CFTC du comité d’entreprise.
« L’ancienneté moyenne dans l’entreprise est de 22 ans », souligne Pierre Chaumont, délégué syndical CFE CGC. Vendredi matin, les derniers rescapés des plans sociaux et des restructurations vidaient leurs casiers. Les uns avec tristesse et nostalgie et les autres avec une certaine forme de soulagement. Comme le confie un salarié licencié en février, passé prendre des nouvelles : « Je suis content d’avoir fait partie de la première vague ». Trop pénible d’assister impuissant à la lente agonie du site sans avoir la moindre tâche à accomplir. « Il n’y a plus depuis des mois d’activité de production. Ils ont tout retiré. Le directeur industriel est passé vendredi dernier pour voir s’il ne restait pas des choses à prendre. Les salariés ont manifesté en brûlant des palettes » , indique Thierry Depret.

L’affaire aux prud’hommes

Si la fermeture de l’usine pour la fin de l’année n’est plus contestée, les Baxi et l’intersyndicale remettent toujours en cause leur licenciement pour motif économique. Ils espèrent voir aboutir des négociations car le groupe « BDR France a un chiffre d’affaires de 350 millions d’euros et dégage un cash net de 45 millions malgré le plan social », observe Christophe Rousselle, délégué syndical CGT. Si ces négociations n’aboutissent pas, ils attaqueront aux prud’hommes. Ils auront à y gagner un peu de dignité et des indemnités. Commentaire d’un salarié : « Ce n’est pas des sous qu’on veut, c’est un boulot ».
Les inquiétudes se portent désormais sur Chappée Sa (nouveau nom de Baxi France) et ses deux entités, le siège en région parisienne et les entrepôts de Villers-Cotterêts, où 25 personnes du site villeneuvois au total seront reclassées. « Le groupe lui fait supporter des coûts et la trésorerie est au plus bas », alerte le cégétiste. Le jeu d’écritures comptables pourrait permettre de justifier une nouvelle restructuration et une nouvelle casse sociale

http://www.lunion.presse.fr/accueil/nouvelle-vague-de-departs-chez-baxi-48-salaries-licencies-ia0b0n380562

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