mercredi 30 avril 2014

Le 1er mai, un jour férié... mais pas pour tout le monde

SOISSONS (02). La sacro-sainte fête du travail est toujours un sanctuaire pour la plupart salariés. Dans le commerce de proximité, la réalité est différente
Le 1er mai, il y a des professions qui ne chôment pas, et auxquelles on s’attend : agent hospitalier, boulanger, ou encore restaurateurs. Et pour les autres, la fête du travail pourrait-elle devenir un jour férié banal ?
« Au sein de nos militants en tout cas, ce n’est pas le cas », souligne Sarah Van Treeck, secrétaire de l’union locale CGT de Soissons. Celle-ci en rappelle l’une des raisons : « nous ne devons pas oublier que certains sont morts pour les revendications des salariés, comme ce fut le cas à Fourmies en 1891, où les tirs de l’armée sur des grévistes ont provoqué le décès de 10 personnes ».
La fête du travail, outre célébrer ces luttes est aussi un jour férié à part. Il s’agit du seul de l’année, selon la législation, où des employés ne peuvent être contraints (sauf accord) à travailler. « Nous voyons cependant de plus en plus de magasins ouverts ce jour-là, et ça nous fait un peu mal au cœur pour les salariés qui s’y trouvent… », décrit Sarah Van Treeck

Certains commerçants ouverts

Ce jeudi, il n’y aura pas toutefois pléthore de commerces ouverts, à l’exception de ceux de bouches. Par exemple, les principales grandes surfaces de l’agglomération auront les portes closes, qu’il s’agisse des Intermarché de Belleu et Crouy ou encore de Cora, de Carrefour Market à Mercin-et-Vaux.
Ceux qui souhaitent néanmoins absolument faire quelques courses devront se tourner vers les supermarchés de centre-ville. « Le 1er mai, c’est une grosse journée pour nous, il va y avoir du monde », indique-t-on au magasin Carrefour City de Soissons, qui sera ouvert jusqu’à 13 heures le jour de la fête du travail. Une autre enseigne, le supermarché Diagonal situé boulevard Victor-Hugo ouvrira quant à elle la journée entière. « Nous sommes un commerce de proximité, nous devons être là si les clients ont besoin de faire un complément de courses », explique le gérant Larbi El Kuraychi. Celui-ci précise également que « nos salariés ne travailleront pas ce jour-là, il n’y aura que les gérants pour tenir le magasin ».
Pour le commerçant, ouvrir ses portes un 1er mai est aussi une opportunité. « Nous sommes ouverts depuis quelques mois et nous devons encore nous faire connaître. Ouvrir ce jour férié, c’est aussi l’occasion de toucher une autre clientèle que nos habitués. »
À part ces quelques exceptions, l’habitude de chômer le 1er mai reste toujours aussi forte dans la cité du vase. Des tentatives ont eu lieu pour bousculer un peu cette tradition, mais en vain. « Il y a quelques années, le projet de déplacer le marché ce jour-là a été évoqué », se souvient la secrétaire de l’union locale CGT.
En tout cas, une chose est bien constante : s’ils ne travaillent pas le 1er mai, les Soissonnais ne sont pas pour autant inactifs. De nombreuses manifestations ont en effet lieu dans tout l’arrondissement ce jeudi.

http://www.lunion.presse.fr/region/le-1er-mai-un-jour-ferie-mais-pas-pour-tout-le-monde-ia0b0n339994

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