mercredi 5 février 2014

Crise autour d’un hommage aux aviateurs tombés en 1944

Il n’y aura pas une mais deux cérémonies, demain jeudi, en hommage aux aviateurs américains, dont l’avion s’est crashé à Villers-Cotterêts il y a tout juste 70 ans. L’une le matin au collège François-1er  avec les élèves et les professeurs ; l’autre en fin d’après-midi, au monument dédié aux aviateurs au faubourg de Pisseleux, avec les élus, les porte-drapeaux et la batterie-fanfare. Tout le monde a changé ses plans, au dernier moment. Fabien Lambiel, l’enseignant coordinateur de cet événement qui a nécessité un an de travail au collège, déplore une tentative de « récupération politique » de la part du maire Jean-Claude Pruski. Ce dernier plaide la bonne foi et estime qu’« il n’y a rien d’électoraliste là-dedans ».
Ce qui était prévu il y a quelques semaines encore : l’après-midi du 6 février, un pèlerinage de 90 enfants et ados du collège et de l’école primaire de Pisseleux dans le quartier où le bombardier américain B-17 était tombé, suivi d’une cérémonie à la stèle en hommage aux aviateurs, avec des témoignages de Cotteréziens ayant assisté au drame du 6 février 1944. Il était aussi prévu que Roger Presson, historien local et témoin lui aussi, y lise un message du frère du seul survivant du crash, Joe Pino. De son côté, la Ville devait organiser une cérémonie le 7 février à 19 heures. « À mesure que grandissait la cérémonie scolaire, les difficultés incompréhensibles ont soudain apparu », fustigent Roger Presson et Fabien Lambiel. Ils auraient notamment eu du mal à obtenir un arrêté municipal interdisant pour deux heures le stationnement sur la place du 8-Mai-1945, où se trouve la stèle.
Le maire a annulé la cérémonie prévue le 7 février et « s’est invité », selon les termes de Fabien Lambiel, à celle organisée par les scolaires. « Une demande de discours officiel du maire » a créé un incident diplomatique. À François-1er, la crispation a été telle que la sortie à Pisseleux a été annulée, et la cérémonie est désormais programmée le matin uniquement dans l’enceinte du collège. « M. le maire a tout fait pour que la cérémonie n’ait pas lieu et quand il a vu que ça prenait de l’ampleur, il a voulu la récupérer. On ne fait pas de politique sur la mémoire des morts et sur le travail des enfants ! », tonne l’enseignant.

« On ne changeait rien dans leur programme »

Jean-Claude Pruski, lui, dit ne pas comprendre. « Lorsqu’on a prévu notre cérémonie le 7 février, nous ne savions pas que le collège en organisait une aussi. J’ai rencontré la principale du collège et j’étais invité à faire un message. On s’insérait dans le programme, nous on apportait les porte drapeau, mais on ne changeait rien dans leur programme. C’est un professeur qui a décidé de tout annuler. C’était normal que le maire s’insère à la cérémonie, comme je le fais pour les harkis ou toute autre cérémonie patriotique. Je ne vais pas ne pas honorer la mémoire des aviateurs américains parce que je suis candidat aux élections !  »

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