lundi 27 janvier 2014

Attirer les touristes : une vraie bataille

Le centenaire de la Grande Guerre favorise la découverte du Chemin des Dames entre Soissons et Laon, dans l’Aisne. C’est un autre combat, pour captiver et séduire.
« I ci, après la guerre, on est sur la Lune avec 533 coups d’obus à l’hectare », rappelle Yves Fohlen, guide à la Caverne du Dragon sur le Chemin des Dames, près de Laon.
Il vient d’accueillir un groupe d’une dizaine de professionnels invités par l’Agence de développement et de réservation touristiques de l’Aisne. Le but de l’expédition est simple, les inciter à amener du public lors du centenaire du premier conflit mondial.

Un endroit unique

La guerre des territoires fait rage. Si chacun affecte d’entretenir de bonnes relations avec le voisin, la concurrence est réelle. La Somme fascine par la dimension de ses monuments, la capacité de s’en tenir à un récit simple. « Le Chemin des Dames est plus diffus. Il y a tout de même du potentiel  », juge Georges Rouzeau du site internet Michelin. Un organisateur de voyages de Liège est aussi séduit. Mais il pense qu’il faut proposer des formules incluant d’autres sites.
Yves Fohlen en est persuadé, les visiteurs vont venir en nombre. En 2017, avec l’extension du musée, ce sont 70 000 visiteurs qui sont attendus pour 40 000 actuellement.
C’est vrai que le Chemin est unique. Aucune construction ne perce l’horizon pour bouleverser le paysage aujourd’hui si paisible. Arpenter le lieu permet de mesurer la réalité du conflit. «  L’enjeu pendant toute la guerre est de garder les hauteurs  », souligne le guide. Le plus souvent, les Alliés se trouvent au fond des vallées. Des Écossais attaquent en kilt des positions protégées par des mitrailleuses à Cerny-en-Laonnois. Grâce aux familles qui fournissent des documents, des visages et des noms peuvent être mis sur des tombes, une immensité de pierres gravées. Elles méritent beaucoup d’attention. Des dates résument de brèves existences et vont à l’encontre d’idées établies. Les officiers ne sont pas restés à l’abri. Au cimetière de Vendresse, la sépulture d’un général anglais, couvert de médailles, en témoigne. À Soupir, cette épitaphe pour un soldat, tué en octobre 1914, dit aussi l’essentiel, «  Le seul fils d’une mère, veuve  ». Des mots simples qui traversent les années.

http://www.lunion.presse.fr/accueil/attirer-les-touristes-une-vraie-bataille-ia0b0n289148

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