jeudi 12 décembre 2013

Malgré le froid hivernal, ils coulent des jours heureux au camping

À l’approche des fêtes de fin d’année, le camping de Presles-et-Boves, situé à quinze kilomètres à l’Est de Soissons, a presque des allures de désert hivernal. Dans les longues allées qui sillonnent les 3,5  hectares du domaine, pas un chat. Exit l’effervescence des deux mois d’été, à bas les éclats de rire des vacanciers. Ils ont quitté le navire depuis belle lurette, laissant hiberner la majeure partie des terrains jusqu’aux beaux jours.
Sauf quelques-uns. Car sur les cinquante-six emplacements que compte le Domaine de la Nature, la moitié restent ouverts toute l’année. Pas seulement pour accueillir des touristes d’arrière-saison d’ailleurs ou des habitués qui louent un terrain pour passer week-ends et vacances dans leur propre mobil-home. Cinq personnes y vivent 365 jours par an, comme Marie-Thérèse, 76 ans et Marcel, 80 ans, qui ont posé leurs valises au camping il y a presque dix-neuf ans. Un choix au début financier qui leur a rapidement permis de changer de vie. Car ils l’affirment : la leur a été bien remplie.« J’ai eu sept enfants. Lorsque mon dernier a eu 17 ans, j’ai recommencé de travailler. Nous habitions près de Meaux (Seine-et-Marne) et je faisais 22 kilomètres tous les jours à motocyclette pour me rendre dans l’entreprise de cueillette de fruits et légumes pour laquelle je travaillais. Et puis, j’ai eu un accident de la route », confie Marie-Thérèse Dubois.

Une vie de labeur,
une retraite bien méritée

Un accident qui l’a contraint à mettre son activité entre parenthèses : « Nous voulions regagner l’Aisne où nous avions vécu pas mal d’années, histoire d’être à mi-chemin de nos proches, dispatchés dans le Nord et la région parisienne. Mais avec ma retraite de 640 € par mois… Louer une maison était impossible. »
Mais Marcel l’assure : ce n’est par dépit qu’ils ont atterri ici. «  J’ai passé ma vie sur les routes (NDLR : il était chauffeur routier). Notre seul plaisir, c’était de venir ici les week-ends ou les jours fériés. Y passer nos vieux jours, ça allait de soi. » Et le couple est plutôt bien loti dans leur mobil-home de 50 m2 coquet comme un pavillon de banlieue :  « L’été avec les pique-niques et les apéros improvisés, on se croirait aussi en vacances. Il y a de la solidarité entre ceux qui vivent ici à l’année. Je ne pourrai plus vivre dans un immeuble bruyant decentre-ville », plaisante Marcel, les yeux pétillants de malice.
Un mode de vie qu’ils n’échangeraient pour rien au monde :  « Été comme hiver, les oiseaux viennent à nos fenêtres et réclament des miettes de pain. Et puis au beaux jours, on retrouve nos amis qui viennent passer leurs vacances. Le bonheur est ici, pourquoi aller le chercher ailleurs ? », glisse Marie-Thérèse, le sourire aux lèvres.

http://www.lunion.presse.fr/region/malgre-le-froid-hivernal-ils-coulent-des-jours-heureux-au-ia3b26n266257

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