samedi 5 octobre 2013

Les salariés de BSL veulent du changement

«On est là pour faire vivre l'entreprise, pas pour réclamer de l'argent, nous souhaitons simplement bénéficier d'une organisation et de conditions de travail décentes ». C'est en ces termes que Thierry Doyen s'est exprimé, devant une quarantaine de salariés en grève réunis jeudi matin sur le parking de BSL à Soissons (*). Accompagné de plusieurs confrères syndicalistes, le délégué de la CFDT s'est présenté en médiateur afin de trouver les meilleures solutions pour sortir d'une crise qui dure depuis maintenant deux semaines.
 
Entre fatigue et inquiétude
Pour comprendre ses origines il faut remonter au début du mois de septembre lorsque la direction a décidé de ne pas renouveler trois CDD du secteur de production et de ne rien proposer aux huit intérimaires. Un premier mouvement social s'est mis en place aboutissant à une réunion d'information infructueuse le 11 septembre dernier. Une première grève s'en est suivie jusqu'au conseil d'entreprise du 18 septembre qui a mis en évidence des difficultés, de part et d'autre, à trouver un consensus. « Jamais pourtant, depuis son rachat en février 2010, l'entreprise n'avait connu de grève, a constaté Thierry Doyen, mais force est de constater qu'aucune de nos requêtes n'a été prise en compte. La direction ne nous a pas laissé le choix ». Après un court répit durant les tractations, la grève a repris le 25 septembre. En cause cette fois des problèmes d'organisation et des mauvaises conditions de travail. « La gestion sur le site de production est un méli-mélo épouvantable. Les nouvelles machines sont moins productives, nos effectifs ne permettent pas de tenir les délais. Il arrive que les livraisons débarquent avant les commandes. Il n'est pas non plus rare que les salariés reçoivent un ordre et son contraire quelques instants plus tard. Avec six personnes qui donnent des directives, il n'y a pas de quoi s'étonner… Tout cela réunit, ça fait beaucoup », regrette le délégué syndical David Many.
 
Et maintenant ?
Ces tensions surviennent dans une période économique délicate pour l'entreprise qui peine à faire le moindre bénéfice depuis trois ans et qui a déjà procédé à une recapitalisation de 14 millions d'euros. En attendant une réaction de la direction et des propositions ouvertes, le mouvement social devrait se prolonger. « Le personnel se dit inquiet pour son avenir et souhaite de vrais changements. Il est dommage de s'être mis en grève pour que les choses bougent mais il faut que nous soyons entendus. Le groupe joue le jeu mais la direction de Soissons est hermétique », a conclu Thierry Doyen. 
 
(*) Entreprise spécialisée dans la fabrication de tubes et de raccords, basée sur la route de Reims.

http://www.lunion.presse.fr/region/les-salaries-de-bsl-veulent-du-changement-jna3b26n221365

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire