Le dossier des fusillés « pour l'exemple » refait surface à la faveur d'un rapport d'historiens remis au Président. Dans le département, c'est autour de Soissons que ça s'est passé.
C'était un sujet tabou jusqu'en 1998. C'est le Premier Ministre Lionel Jospin qui, le premier, est intervenu en leur faveur, à Craonne à l'occasion du 80e anniversaire de l'Armistice. Il a fait le souhait que les « fusillés pour l'exemple », « épuisés par des attaques condamnées à l'avance, glissant dans une boue trempée de sang », qui « refusèrent d'être des sacrifiés, réintègrent aujourd'hui, pleinement, notre mémoire collective nationale ».
Une démarche réprouvée alors par le président Chirac. Quelques années plus tard, en 2008, Nicolas Sarkozy leur rendait hommage. Mais de réhabilitation nationale, il n'a encore jamais été question. Alors qu'on s'apprête à commémorer le centenaire de la Grande Guerre, le ministre délégué aux Anciens Combattants Kader Arif a demandé à des experts, pour la plupart historiens, d'étudier la question, afin d'aider le président à se forger un avis. « On ne va pas faire un troisième discours !, lance Jean-Luc Pamart, président de Soissonnais 14-18. Maintenant, il faut clore le dossier. »
A l'occasion des commémorations du 11 Novembre, le président de la République pourrait intervenir publiquement en leur faveur. Le rapport passe en revue les différentes options : ne rien faire, réhabiliter les 650 fusillés de 1914-1918, comme le demandent plusieurs associations dont la Fédération nationale de la Libre Pensée ; la réhabilitation partielle, au cas par cas, ou une déclaration solennelle en forme de pardon, avec à la clef un projet pédagogique de type monument pour les fusillés, comme l'ont fait les Anglais, confrontés à la même problématique.
Les mutins de 1917
Cette affaire intéresse tout particulièrement le Soissonnais, car les 54 fusillés de l'Aisne l'ont pour la plupart été autour de la Cité du Vase, à Nouvron-Vingré, Fontenoy, Ambleny, Saint-Pierre-Aigle, Chacrise, Paars, Droizy,… Certains cas sont emblématiques. Comme l'histoire du fantassin Lucien Bersot, maréchal-ferrant et jeune père de famille, fusillé à Fontenoy, près de Vic, pour avoir refusé de porter un pantalon tâché de sang. Yves Boisset en tirera un téléfilm intitulé Le Pantalon. Il y a aussi le cas des Mutins de 1917. En manque de permission, après trois longues années de guerre, certains soldats ont refusé de monter en ligne. La plus importante dans l'Aisne a eu lieu à Chacrise. Stanley Kubrick s'inspirera de ces mutineries dans son film très émouvant « Les sentiers de la Gloire ».
Parmi les fusillés « pour l'exemple » comptaient aussi les soldats coupables de blessures volontaires. Certains se mutilaient pour échapper au front. Quelques-uns ont été graciés. Faut-il décider que celui qui a refusé les combats est l'égal du brave parti se faire tuer avec obéissance, avec cette mention mort pour la France ? Les associations patriotiques sont pour la plupart opposées à cela, même si, localement, Bernard Létoffé, président du Comité d'Entente des Associations patriotiques du Soissonnais, est plus ouvert « Il faut étudier au cas par cas. Certains ont pu avoir la fibre patriotique et refuser les ordres pour de bonnes raisons. Ceux-là, pourquoi pas les réhabiliter. » Quels que soient les avis, tout le monde est d'accord sur un point : le président de la République doit enfin prendre une décision
http://www.lunion.presse.fr/region/epilogue-attendu-pour-les-fusilles-de-14-18-jna3b26n226198
La Grande Guerre comme elle est appelée n'a pas été toujours exemplaire pour le commandement et l'histoire des Fusillés n'est pas glorieuse pour ceux qui en ont décidé .
RépondreSupprimerBonne journée bises Jacqueline