lundi 30 septembre 2013

Le foyer de jeunes travailleurs, indispensable depuis un demi-siècle

«Je n'étais pas de Soissons, je ne connaissais personne, j'étais bien content d'avoir trouvé ce point de chute. » Le point de chute en question, c'était le Logis de jeunes travailleurs, aujourd'hui appelé résidence Mahieu, de la Ville. Roger y a « atterri » en 1963, date de l'ouverture de la structure. Cette semaine, cette résidence souffle ses cinquante bougies.
Durant cinq décennies, des centaines de jeunes ont défilé chaque année au sein du bâtiment, qui comporte aujourd'hui 55 studios.
« À l'époque, nous étions dans des chambres avec souvent deux ou trois lits », évoque Roger face à Jonathan et Kevin, deux jeunes résidants. Originaire de Pontavert dans le Laonnois, Roger était arrivé ici après sa formation de peintre en bâtiment. « Les sanitaires se trouvaient à l'extérieur et on se lavait à l'eau froide. Mais on était heureux d'être là. » Au-delà de trouver un toit, les jeunes travailleurs de l'époque trouvaient aussi une ambiance. « On mangeait tous ensemble et il fallait batailler pour se faire une place à table !», plaisante Roger. « Après le repas, c'était babyfoot, ping-pong ou encore jeux de cartes… Et puis on organisait des sorties, des ateliers de théâtre. »
Une ambiance changeante
À l'époque, il y avait également des cours de danses folkloriques ou encore un endroit pour réparer ou faire la vidange des voitures. Au fil des années, la structure a changé. En 1986, elle est devenue mixte. Un étage était réservé aux jeunes filles, dont l'accès était bien fermé à clé.
C'est en 2004 que le plus gros changement est intervenu : les 78 chambres sont devenues 55 studios individuels meublés avec sanitaire et petite cuisine. On pourrait croire que cette « refonte » détruirait la convivialité au sein de la résidence. « L'ambiance ici dépend de la composition du conseil de la vie sociale », glisse Jonathan, un jeune travailleur qui exerce la profession d'animateur. Le conseil en question est composé de locataires, ainsi que de membres du personnel et de représentants des financeurs (public pour la plupart).
« Il y a deux ans, tout le monde se connaissait, on participait à des sorties, des soirées et beaucoup d'animations étaient proposées. Aujourd'hui, il se passe un peu moins de choses », constate Jonathan.
Il y a peut-être moins d'animations actuellement, mais ça n'empêche pas la résidence Mahieu, qui est rattachée à celle situé rue Saint-Martin, de voir du « mouvement ».
« Cela représente au total 94 studios. Ici, les résidents ont une semaine de préavis. Les choses vont donc vite. Chaque année, ils sont donc près de 150 à passer par chez nous », commente l'animateur Thierry Wator. 

http://www.lunion.presse.fr/region/le-foyer-de-jeunes-travailleurs-indispensable-depuis-un-jna3b26n217373

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