mercredi 21 août 2013

L'histoire de Soissons vue d'en haut

«ILS veulent voir leur maison ! » Marie Hagard a l'habitude d'emmener les visiteurs de Soissons prendre de la hauteur au sommet de la tour de la cathédrale. Elle raconte les groupes hétéroclites, avec souvent des Soissonnais désireux de voir chez eux, par au-dessus, ou d'anciens habitants. C'était le cas ce lundi avec M. Daudré-Vignier emmenant sa fille là-haut. « Les gens aiment bien venir avec les enfants, constate la guide conférencière, parfois on en a plein autour de nous avec quelques adultes. » Aucun souci pour elle, le parapet garantissant la sécurité « et le grillage vient d'être refait » pour combler les « quatre feuilles », des motifs ouvragés laissant un espace vacant, même s'il faudrait vraiment être petit pour passer… Les touristes, les vrais, sont là aussi, comme le Vendéen Pascal Roux.
Le comte et le maire
La guide en a même convaincu deux, juste au moment de monter… Ce couple, venu du Morbihan, contemplait le parvis et ils n'ont pas regretté cette visite impromptue. Roland et Marie-Noëlle Brun ont même, en montant d'un bon pas, évoqué le championnat du monde de l'ascension du phare d'Eckmühl organisé chaque année dans leur Bretagne. Car chacun y va de son petit détail, la guide n'est pas la seule à parler… « C'est Viollet-le-Duc qui a refait les gargouilles », signale l'un des visiteurs, un autre évoquant les pignons à redents, nom moins familier pour les toitures à pas de moineaux si caractéristiques du Soissonnais. Arpentant méthodiquement chacun des quatre côtés de la plate-forme, Marie Hagard parle, là-haut, beaucoup de l'histoire locale. « Les tours de Saint-Jean-des-Vignes et Soissons ont été construites en même temps », raconte-t-elle à propos de l'abbaye et la cathédrale. Elle explique aussi être sur la tour sud, une autre ayant été prévue au nord mais finalement jamais réalisée. « Les troupes bourguignonnes ont tant détruit en 1414 que les habitants ont forcé l'évêque à donner ses pierres et son bois pour reconstruire leurs maisons. » Un des homologues de cet homme d'église a encore plus mal fini puisqu'il aurait été jeté dans un puits pour avoir voulu voir tout le monde à la messe ! L'hôtel de ville a aussi droit à son chapitre : le pouvoir a toujours été là, souligne la jeune guide, avec, entre autres le château du comte. Juste à côté, elle montre le Mail, certainement appelé ainsi parce que la noblesse du coin aimait venir s'y détendre en jouant au maillet ! Entre autres distractions, le quatrième côté est l'occasion de parler des hôtels nés de la curiosité de touristes venus, après la guerre, voir la cathédrale tant détruite ! Aujourd'hui, ils l'honorent toujours, mais de l'intérieur.

http://www.lunion.presse.fr/region/l-histoire-de-soissons-vue-d-en-haut-jna3b26n181539

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