Ils souffrent d'aphasie, une perte du langage plus ou moins importante. Sous la houlette de Dalida Chaïr, le chant leur permet de libérer la parole.
LE Discours d'un roi, film de Tom Hooper qui conte l'histoire du roi George VI, obligé de combattre son bégaiement par des méthodes d'orthophonie peu orthodoxes, à la fin des années trente, ce pourrait être un peu ce qu'ils vivent.
Comme le souverain du Royaume Uni, ces femmes et ces hommes souffrent d'aphasie*, un trouble du langage, plus ou moins important, contre lequel ils ont choisi de lutter… en chantant !
Des progrès considérables
L'idée de créer une chorale d'aphasiques, la seule en Picardie, c'est le Soissonnais Dominique Guyot qui l'a eue il y a un peu plus de quatre ans.
Depuis, la quinzaine de choristes, venus d'un peu partout dans le département, se réunit régulièrement à Soissons autour de sa chef de chœur, Dalida Chaïr : « Le chant, ça guérit. C'est un bon médicament. Chaque année, je vois des progrès considérables. »
Pour tous ceux qui fréquentent son atelier chorale, c'est la métamorphose. « Cela m'a sorti de ma maison. Je n'osais plus parler aux gens. Cela me permet de m'évader pendant deux heures », confie Michel. « Maintenant, j'ose », témoigne quant à elle Monique.
Aux yeux de Dalida Chaïr, le chant, « c'est une ouverture. Cela les décomplexe. »
La chef de chœur ne s'interdit d'ailleurs aucune fantaisie ni difficulté technique dans le choix du répertoire de chansons françaises qui seront interprétées le dimanche 2 décembre, à 15 heures, en l'église de Belleu, de Gainsbourg à Fugain, en passant par Morena, Plamandon et Brassens. Ce jour-là, une chorale rémoise, que dirige également Dalida Chaïr, se joindra à eux
La carte de l'émotion
« Je veux qu'ils aillent loin », insiste Dalida Chaïr, en évoquant, par exemple, l'apprentissage de La Valse à mille temps de Brel. « Je joue sur l'émotion, la joie. Mon but, c'est de les rendre heureux. Ils m'apportent aussi beaucoup et m'ont notamment appris la patience. »
Parrainée par le Dr Philippe Van Eeckhout, médecin spécialiste de la Pitié-Salpétrière, la chorale travaille en lien avec l'orthophoniste soissonnaise Christine Olejnik.
Pour Dominique Guyot, le fondateur de la chorale, il y a en tout cas une vraie « efficacité du chant ».
http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/chorale-daphasiques-le-chant-comme-medicament
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