La maison forestière de Maison Neuve serait menacée, à nouveau, de démolition par les travaux sur la RN 2. Les défenseurs du patrimoine se mobilisent.
AU tout début des années soixante-dix, la maison forestière Maison Neuve, bordant la RN 2 au niveau du rond-point de Montgobert, était promise à la démolition. Il s'agissait, à l'époque, de doubler la nationale sur ce tronçon. Un mouvement populaire avait non seulement réussi à la sauver mais avait aussi obtenu sa rénovation complète, en 1973.
Depuis, cette belle demeure en pierre de taille du XVIIIe siècle, la seule à avoir conservé son aspect d'origine, coule des jours heureux. Depuis 2006, la bâtisse, propriété de l'ONF, est louée en concession d'occupation à l'association les Amis tricolores du Valois, une société de chasse à courre.
L'on pensait la maison forestière sauvée à tout jamais. D'autant que l'ONF avait indiqué, à l'époque de la signature du bail, « qu'en connaissance des études actuelles [du projet de requalification de la RN 2, NDLR], la maison forestière de Maison Neuve ne sera pas impactée ».
L'État a engagé, ces deux dernières années, les travaux de doublement de la RN 2. L'on devrait prochainement entamer le chantier de requalification du rond-point de Montgobert, avec un échangeur. Dans les plans initiaux, il ne s'agissait pas de démolir Maison Neuve. Il se pourrait qu'elle soit à nouveau menacée. De quoi attiser la curiosité de Denis Rolland, le président de la Société historique de Soissons, lequel s'est fait confirmer cette information par le président de l'association les Amis tricolores du Valois.
Patrice de La Bouillerie a pourtant signé un bail jusqu'en 2016. « La bretelle passerait trop près de la maison », a-t-il entendu dire auprès d'une personne proche du dossier.
Pour Patrice de La Bouillerie et Denis Rolland, il y a urgence à réagir. D'autant que Maison Neuve n'est pas du tout classée, « alors qu'elle avait été réhabilitée avec des prescriptions des Bâtiments historiques », observe M. Rolland.
Un collectif d'associations
La maison forestière peut donc être, d'un jour à l'autre, la proie des bulldozers.
C'est pourquoi Patrice de La Bouillerie a, le 5 octobre, fait une demande de classement au titre de l'inventaire supplémentaire des Monuments historiques. Dans sa missive, il rappelle qu'en 1973, un certain Jacques Chauvin, très investi dans la préservation de la forêt de Retz, avait convaincu Jacques Chirac, alors ministre de l'Agriculture et du Développement rural, de conserver ce patrimoine.
De son côté, Denis Rolland entend bien mobiliser les associations en lien avec l'histoire et le patrimoine local : « L'idéal serait de créer un collectif. »
« On est tous d'accord pour aménager la RN 2, insiste-t-il, mais pas en sacrifiant le patrimoine. »
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/un-heritage-du-xviiie-siecle-menace
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