SOISSONS (Aisne). Presqu'au complet, les salariés de Baxi ont fait entendre leur voix, hier, sous les fenêtres du siège au Blanc-Mesnil.
ILS sont rentrés de Paris fatigués mais avec le sentiment d'avoir fait « une belle manif ». 137 salariés de Baxi, ainsi que quelques conjoints, se sont rendus en bus, hier matin, au siège du groupe au Blanc-Mesnil, en région parisienne.
Il s'agissait de faire entendre leur voix, leur colère, alors que se tenait le premier comité central d'entreprise après l'annonce, voici bientôt quinze jours, de la fermeture du site de Villeneuve-Saint-Germain.
Un cabinet d'expertises économiques et sociales - Syncea - a été nommé en vue d'examiner les motifs économiques ayant conduit le groupe BDR Thermea, dont fait partie Baxi, à prendre cette décision qui entraînera le départ de 140 salariés.
Parmi ceux-ci, quarante pourront être reclassés à Villers-Cotterêts au sein de la plateforme logistique, sans que l'on sache encore comment ils seront choisis.
« Provocation »
Les motifs invoqués par la direction de Baxi (notre édition d'hier) ne convainquent pas les salariés. « Ils nous disent qu'on fait perdre de l'argent au groupe BDR. C'est faux et on va leur montrer le contraire », insiste Thierry Depret (CFDT), au nom de l'intersyndicale.
Au Blanc-Mesnil, les assembleurs de chaudières ont donné de la voix et crié des slogans contre la fermeture du site. Le PDG de Baxi France, François Hiriart, a essuyé quelques noms d'oiseau. Alors que les salariés, en rogne de voir leur avenir ainsi confisqué, allumaient des pétards, François Hiriart est venu faire quelques pas au beau milieu de ceux qui le conspuaient. La colère était à son comble, toutefois, aucun débordement n'a eu lieu.
Le comportement du PDG a été jugé « provocateur » par l'ensemble des salariés, leurs représentants, mais aussi par deux adjoints au maire de Soissons, Violette Legrand et Claude Nonni, venus à Paris soutenir les salariés sur un plan politique.
Le maire du Blanc-Mesnil, Didier Mignot, proche de Marie-Georges Buffet, députée de la circonscription, est lui aussi venu prendre le pouls du mouvement.
Les salariés ont, en revanche, été « très déçus », rapporte Thierry Depret, d'apprendre hier que Paul Coulon, commissaire au redressement productif, devait rencontrer leur direction, « alors qu'il n'a même pas daigné nous contacter malgré nos demandes pour le rencontrer ».
Les représentants du personnel ne se sont pas résignés à la fermeture. « Nous sommes déterminés à obtenir le maintien de l'outil de travail, quelle que soit l'activité », a martelé Christophe Rousselle (CGT).
Prochains CCE et CE, les 14 et 15 novembre. D'ici là, les salariés se seront adjoint l'aide d'un avocat et d'un juriste.
http://www.lunion.presse.fr/article/aisne/les-baxi-donnent-de-la-voix-a-paris
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