mardi 30 octobre 2012

Conseil municipal / Le social plombe les débats

La situation très délicate de l'emploi dans le Soissonnais s'est invitée dans différents débats en conseil municipal.
EDITH ERRASTI était en colère, vendredi soir, lors du conseil municipal. C'est une délibération à première vue sans grande importance qui l'a fait sortir de ses gonds. La chef de file de l'opposition s'est indignée de voir que la Ville n'accordait « que » 1 700 euros à la mission locale, chargée de l'insertion professionnelle des 16-25 ans, pour l'organisation d'un forum des métiers le 20 novembre au lycée Vinci. « La formation est quelque chose de capital, a-t-elle argumenté. Quand je vois qu'on donne 2 500 euros à chaque compagnie de théâtre… »
L'élue était d'autant plus remontée que le conseil municipal a récemment passé le loyer annuel de la mission locale à 56 000 euros, soit une augmentation de 33 000 euros. « Je suis honteuse de voir que l'on traite ainsi la formation des jeunes !, a grondé Mme Errasti. Il y a quelque chose qui me dépasse. Je ne peux voter cette délibération. »
Réponse de Sylvie Hubert, conseillère municipale déléguée à l'emploi : « Nous couvrons la totalité des frais pour l'organisation de la manifestation. La subvention n'a pas vocation à combler les dépenses de fonctionnement. Et ce n'est pas du mépris à l'égard de l'emploi. »
Quant au loyer, c'est le maire Patrick Day, qui s'en est expliqué. La ville de Soissons est propriétaire des locaux, mais la mission locale dépend de l'arrondissement, puisque tous les jeunes jusqu'à 25 ans du Soissonnais peuvent bénéficier de ses services. « La mission locale doit percevoir des ressources non pas seulement de Soissons mais de toutes les communes. Nous avons la responsabilité de la gestion et des recettes dues à la collectivité, a insisté le maire. Jusqu'en 2008, la Ville payait deux fois, par sa cotisation à l'Agglo et cette mise à disposition. »
Un loyer intermédiaire (1 900 euros par mois) avait été appliqué à l'arrivée de la gauche en 2008. Il était à l'époque prévu que la mission locale déménage. « Au bout de trois ans, nous leur demandons un loyer basé sur la valeur des Domaines », a-t-il poursuivi.

Tiquet pour la patinoire

Edith Errasti a par ailleurs proposé la gratuité de la patinoire, installée pendant les fêtes de fin d'année, pour les familles des salariés de Géodis ou Baxi, deux sites menacés de fermeture. Gare à la démagogie, a répondu la majorité. Pas question donc de « jouer au Père Noël ». « Vous oubliez tous ceux qui perdent leur emploi tous les jours dans les TPE, a relevé Sylvie Hubert. Il faut avoir de la décence. » L'accès à la patinoire sera gratuit tous les samedis matin pour les enfants de moins de 10 ans.
L'élue d'opposition est revenue au créneau sur l'emploi à l'occasion du vote d'une motion demandant au ministère du Redressement productif d'organiser une table ronde - elle aura lieu le mercredi 14 novembre - concernant Baxi, l'usine d'assemblage de chaudières dont la direction a annoncé la fermeture prochaine. Edith Errasti a en effet demandé pourquoi Géodis ou Focast, deux sites en difficulté, ne bénéficiaient pas d'une telle motion. « Les situations sont très différentes, a répondu Patrick Day. Pour Géodis, il s'agit de la perte d'un marché ; des négociations sont en cours pour en trouver de nouveaux. Alors que Baxi fait partie d'un groupe qui fait énormément de bénéfices. » Quant à la fonderie Focast, l'on connaîtra le 8 novembre les offres de reprise.


http://www.lunion.presse.fr/article/autres-actus/conseil-municipal-le-social-plombe-les-debats

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