dimanche 21 octobre 2012

Alexandre Dumas et sa maison forestière

VILLERS-COTTRETS (Aisne). Alexandre Dumas a fréquenté Maison-Neuve, en forêt de Villers-Cotterêts. Il y a même situé l'histoire d'un de ses romans. Une bâtisse aujourd'hui menacée par le projet d'échangeur de Montgobert.
ELLE a connu le XVIIIe siècle, traversé la Révolution, résisté à la guerre de 1870, à deux conflits mondiaux, a bien failli être démolie, dans les années soixante-dix, avant d'être sauvée et même restaurée. La maison forestière Maison-Neuve, entre Montgobert et Puiseux-en-Retz, est une survivante.

Invité à une chasse

Au-delà de ces vicissitudes, qui parfois contribuent à faire la renommée d'une œuvre d'art, d'un tableau ou d'une sculpture, cette maison typique de son époque, comporte aussi un intérêt littéraire.
En effet, le romancier Alexandre Dumas a fréquenté cet endroit dans sa jeunesse. Il y plantera même le décor d'un de ses romans (lire encadré).
Dumas a 14 ans lorsqu'il est pour la première fois invité à une chasse, par M. Deviolaine, l'inspecteur forestier. « Le rendez-vous était à Maison Neuve, au chemin de Soissons, chez un garde-chef nomme Choron », écrit-il dans ses mémoires (tome II, chapitre 42). Quelques années plus tard, à 24 ans, il reviendra à Maison-Neuve alors qu'il passe quelques jours chez sa mère. Il s'y trouve lorsque Choron trouve la mort le jour de Noël 1826.
Etienne-Nicolas Choron était garde-forestier chef. Il avait succédé à son propre père, si bien que Maison-Neuve fut habitée par eux quarante années de suite.
Un carrefour tout proche porte d'ailleurs leur nom. Leur dimension romanesque n'a pas échappé à l'écrivain cotterézien. Il évoque, dans ses mémoires (chapitre 42, tome II), les circonstances de la mort de Choron - il prit une balle perdue en rangeant un pistolet - et bien d'autres aventures, plus fantasques les unes que les autres : « Choron et le chien enragé - le sanglier qu'il avait tué ressuscite ». Il relate dans un autre chapitre comment Choron tua d'une balle perdue son oncle Berthelin au cours d'une chasse au sanglier ; à la suite de quoi il aurait pris l'engagement que de sa vie il ne prendrait plus ni carabine, ni fusil et que, désormais, il tuerait le sanglier au couteau…
Pour la petite histoire, Paul Girod, ancien sénateur et président du conseil général de l'Aisne, est un descendant des Choron.
En 1972, cette maison forestière remarquable par son témoignage et son histoire, était promise à la démolition dans le cadre du doublement de cette partie de la RN 2. Elle est à nouveau menacée, par la réalisation prochaine de l'échangeur du carrefour de Montgobert sur cette même nationale. D'ardents défenseurs du patrimoine s'y opposent. Ils ont repris le flambeau de ceux qui, voilà quarante ans, sont parvenus à la sauver.


1 commentaire:

  1. Aujourd'hui je passe encore un peu rapidement sur les blogs, je suis effectivement de retour .

    Difficulté à mettre les commentaires j'ai alerté l'administrateur d'Unblog depuis fort longtemps ils essaient de trouver la raison mais sans succès semble t'il .....Internet Explorer serait en cause car les autres navigateurs ne posent pas problème....
    Bonne journée bises Jacqueline

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